Transition agricole et alimentaire : les collectivités donnent l’impulsion

Animée par une vision globale au service des territoires, la Banque des Territoires peut aider les collectivités à se placer de la meilleure manière au sein de leur écosystème local. Véritable tiers de confiance, en capacité de dialoguer aussi bien avec les acteurs privés que publics, la Banque des Territoires peut jouer un rôle important dans la structuration d’un collectif au bénéfice du territoire.  

Un accompagnement sur mesure de vos projets de transition alimentaire 

La Banque des Territoires propose aux collectivités un accompagnement cousu main, parfaitement adapté aux spécificités locales : contexte général, capacités locales de mobilisation, acteurs en présence, stratégies et relations de ces acteurs, etc., mais celui-ci n’a pas vocation à se substituer à l’ingénierie locale. « Nous sommes là en appui, explique Sylvain Baudet. Nous intervenons ponctuellement pour conforter et faire monter en compétence l’ingénierie locale afin qu’elle soit en mesure de pérenniser la démarche et de faire monter le projet en maturité à partir de l’accompagnement réalisé en amont ». 

Au travers de Territoires Conseils, la Banque des Territoires dispose d’une palette complète – accompagnement méthodologique, mise à disposition d’experts, cofinancement d’études jusqu’à 50 %... – pour soutenir les démarches des collectivités en amont. Et ce, dès la genèse d’un projet, puisqu’elle peut même aider les collectivités à mieux définir, formaliser et affiner leurs besoins.  « Il est essentiel de bien qualifier le besoin, de s’assurer que l’ensemble des prérequis est bien réuni – vision territoriale claire, portage politique solide, bons acteurs identifiés et impliqués, ingénierie sur place… – avant même d’initier la démarche », estime Sylvain Baudet. 

Par ailleurs, pour que les collectivités abordent leurs projets sereinement, Territoires Conseils s’attache à partager des exemples concrets et reproductibles de projets de transitions alimentaires réussis. « Nous montrons aux collectivités l’étendue du champ des possibles, décryptant des projets innovants qui ont fait leurs preuves et dont elles pourraient s’inspirer en les adaptant à leur contexte territorial. Nous leur fournissons le maximum d’éléments d’acculturation pour les aider à bien positionner leur réflexion », confie Sylvain Baudet.

L’accompagnement concret des collectivités sur le terrain reste, bien sûr, déterminant. C’est pourquoi Territoires Conseil intervient lors des temps collectifs, qui sont des instants forts et structurants des démarches. En apportant du soutien, de la méthode, de l’expertise, la Banque des Territoires souhaite faire en sorte que les acteurs du territoire s’emparent des sujets et se les approprient. « D’une certaine façon, notre travail se rapproche de la maïeutique, puisque nous aidons les acteurs locaux à façonner et accoucher de leur projet », illustre Sylvain Baudet. 
 

Un service gratuit à disposition des collectivités 

L’accompagnement de Territoires Conseils est offert aux collectivités à titre gracieux. Pour en bénéficier, deux options : contacter Territoires Conseils en direct ou se rapprocher des directions régionales de la Banque des Territoires qui feront remonter les besoins. 

Territoires Conseils propose également des newsletters, déjà diffusées à 15 000 abonnés, où le département revient en détail sur les accompagnements en cours et sur les webinaires qu’il propose. Chaque année, Territoires Conseils organise en effet près de 50 webinaires - sur la transition alimentaire mais également sur d’autres thématiques - auxquels participent plus de 3 000 personnes. « Ces webinaires sont à la fois l’occasion de présenter notre action, des éléments de méthode et d’analyse, mais également de faire se rencontrer les collectivités qui sont à des degrés différents de maturité. C’est un espace privilégié, par exemple, pour venir échanger avec une collectivité qui vient présenter un projet innovant », explique Sylvain Baudet.    

Modes de production plus durables : un vaste champ d’action 

Territoires Conseils peut intervenir très en amont dans la réflexion, dans la structuration de la phase initiale de la démarche. Le service aide notamment les collectivités à déposer un dossier de reconnaissance auprès du ministère de l’Agriculture afin de bénéficier du label PAT – ce qui leur donnera par la suite la possibilité de décrocher des moyens pour financer de l’ingénierie locale. 

Mais Territoires Conseils soutient également des projets à des stades plus avancés. Il accompagne par exemple, à la demande du Parc Naturel Régional de l’Avesnois, un projet d’atelier de découpe de viande porté par des éleveurs de bovins locaux soucieux d’une meilleure traçabilité de leurs produits et d’un meilleur contrôle sur l’intégralité de la chaîne de valeur. Territoires Conseils intervient dans la structuration du collectif. 

Parfois même, les projets sont de grande ampleur, telle la création d’une usine de déshydratation de luzerne par la communauté d’agglomération de Saint-Brieuc. Au travers de celle-ci, la collectivité bretonne cherche à limiter l’utilisation d’engrais azotés qui se retrouvent en mer et favorisent la prolifération des algues vertes. « L’idée est vraiment de constituer une chaîne de valeur nouvelle et vertueuse qui n'existe pas sur les territoires et qui va permettre de substituer aux tourteaux de soja transgénique achetés en Amérique du Sud de la luzerne locale, qui non seulement fixe l’azote mais dispose aussi d’importantes qualités protéiniques qu’on va retrouver dans le lait », résume Sylvain Baudet. 

Le rôle de Territoires Conseils dans ce projet aussi innovant qu’ambitieux ? « La collectivité a impulsé le projet mais elle n’a pas vocation à le porter dans le temps. Aux côtés de la collectivité territoriale, nous mettons en œuvre toute une démarche d'engagement de plusieurs centaines d’acteurs avec des intérêts parfois contradictoires. Cela nécessite de créer des liens de confiance entre les acteurs pour qu’ils consentent à prendre un risque économique et de mettre en place un modèle de gouvernance approprié afin que tout le monde puisse s’y retrouver », ajoute-t-il. 

Si les PAT d’une telle envergure restent rares, les défis de la transition alimentaire vont de plus en plus demander aux collectivités d’avoir une approche très intégrée « car l’enjeu aujourd’hui est de considérer l’alimentation comme un véritable projet de territoire, au sens fort du terme, avec un impact au niveau de la santé publique, de la résorption des inégalités, de la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaires, et en faveur de la promotion de l’économie circulaire et de l’attractivité des territoires », conclut Sylvain Baudet. 

¹ Sociétés coopératives d’intérêt collectif