Environnement - Biodiversité : une plateforme nationale recense les actions des territoires
Faire remonter du terrain des actions abouties, documentées et susceptibles d'essaimer ailleurs : tel est l'objectif de la plateforme Biodiversité en action lancée le 4 octobre par Barbara Pompili. Avec ce nouvel outil, la secrétaire d'Etat en charge de la biodiversité souhaite "convaincre par l'exemple" et sortir de "l'approche souvent trop technocratique de cet enjeu". Développé en interne par son équipe, il vise à valoriser des initiatives locales "déjà en place et positives, à l'opposé des informations anxiogènes généralement communiquées au public, qui donnent le sentiment que l'érosion de la biodiversité est un phénomène tel que l'action individuelle ou collective au niveau d'un territoire semblent inopérants". Il n'a donc rien à voir et évolue en parallèle au dispositif de reconnaissance de projets mis en place par le ministère de l'Environnement dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) 2011-2020.
Trois types d'actions
Pour élaborer cet outil, trois thèmes d'actions ont été retenus : l'éducation à la nature, la nature en ville et le lien aux nouvelles manières de produire et aux activités économiques. Des entreprises peuvent donc l'alimenter. "Mais toute approche mercantile ou non sérieuse sera bannie", prévient-on au cabinet de la secrétaire d'Etat. Exemple d'action retenue : celle du gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) qui, via des partenariats avec des acteurs locaux dans le Loiret, les Yvelines ou l'Eure-et-Loir, multiplie les initiatives en vue d'aménager au mieux ses pylônes afin de protéger des rapaces (balbuzard pêcheur, chouettes chevêches). Autre exemple, côté nature en ville : un programme de sciences participatives relayé dans le Luberon par le parc naturel régional (PNR) auprès des habitants de ce territoire en vue de réduire l'usage des produits phytosanitaires en ville et de les aider à accepter le retour d'une végétation spontanée.
Même si l'outil est ouvert et sera directement alimenté par les associations, les milieux éducatifs, les collectivités et PNR ou donc des entreprises, les services de la secrétaire d'Etat veilleront à la cohérence et l'intégrité des actions inscrites. "C'est une bonne chose, il n'y avait pas encore d'outil de ce genre. Or c'est bien dans les territoires que la reconquête de la biodiversité progresse. Pour notre part nous l'alimenterons", soutient Johanna Rolland, maire socialiste et présidente de Nantes métropole. "Il a notre appui pour se faire connaître", ajoute Roland Gérard, cofondateur du réseau d'éducation à l'environnement Ecole et Nature. Pour l'heure une soixantaine d'actions sont recensées.
S'appuyer sur la presse locale
Les collectivités intéressées pour enrichir cette "base de données d'actions" peuvent détailler la leur en y joignant des photographies, des précisions sur les partenariats noués et sur l'inscription ou non de l'action en question dans un programme existant (Nature en ville, Territoire à énergie positive pour la croissance verte TEP-CV, etc.). Des détails liés au coût de l'opération et le contact de l'interlocuteur portant ou suivant le projet sont aussi demandés lors de la phase d'inscription de l'action. La fiche action intègre ensuite une cartographie Google Maps. "Une fois qu'un certain nombre d'actions sera atteint par territoire, nous nous appuierons sur la presse locale, qui se dit très intéressée, pour les faire connaître et les valoriser", ajoute Barbara Pompili. Précision : ce sont les préfectures des départements qui seront sollicitées pour transmettre des communiqués à la presse locale.