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Biodiversité - Assises nationales de la biodiversité : le rôle des futures agences régionales esquissé

Les 6es Assises nationales de la biodiversité ont réuni près de 500 participants du 14 au 16 septembre à Clermont-Ferrand. Plus d'un mois après le vote de la loi pour la reconquête de la biodiversité, ces rencontres dans la capitale auvergnate ont permis de donner plus de poids à certaines annonces. Un point a aussi été fait sur les futures agences régionales de la biodiversité.

Organisées du 14 au 16 septembre par la ville, la communauté d'agglomération de Clermont-Ferrand et le territoire du Grand Clermont avec le réseau Ideal Connaissances et l'association Les Eco Maires, les Assises nationales de la biodiversité ont proposé de nombreux ateliers et conférences visant essentiellement les élus et personnels des collectivités. La secrétaire d'Etat en charge de la biodiversité, Barbara Pompili, y a annoncé le lancement "dans les prochains jours" d'une opération nationale visant à "faire connaître à tous et au plus près des territoires un maximum d'initiatives contribuant à la préservation de la biodiversité et ce dans trois domaines : nature en ville, économie et éducation à la nature". Collectivités, entreprises, associations vont donc être invitées à faire remonter leurs actions, via une base de données et un site internet qui les recensera. "Je crois à la force de l'exemple. Nous communiquerons auprès de la presse locale sur les projets menés sur les territoires. Les maires sont vivement intéressés pour appuyer cette dynamique naissante", a-t-elle ajouté. 

Futures agences régionales de la biodiversité

L'un des ateliers organisés dans le cadre de ces Assises a permis de répondre aux interrogations sur l'émergence des futures agences régionales de la biodiversité (ARB). Elles devraient être particulièrement souples et s'adapteront aux spécificités de chaque territoire. Leurs contours ont été précisés ou plutôt laissés à l'appréciation de chaque région. La loi leur laisse en effet une grande marge de manœuvre : "Le texte précise que les régions et l'Agence française pour la biodiversité (AFB) peuvent créer conjointement des ARB", souligne Christophe Aubel, directeur de la future AFB. Donc celle-ci ne pourra pas contraindre les régions. Mais si ces dernières en créent, elle se positionnera comme facilitatrice. L'AFB disposera de directions régionales exerçant les fonctions régaliennes - police, contrôle, appui technique aux services de l'Etat - calquées sur les antennes territoriales de l'Onema (Office national de l'eau et des milieux aquatiques). Si des ARB sont créées, elles ne se substitueront pas à ces antennes mais pourront prendre en main certaines missions. Par exemple, l'assistance technique auprès des collectivités ou l'éducation à l'environnement en fonction des priorités définies par l'ensemble des acteurs locaux. Par ailleurs, ces ARB pourront prendre des formes juridiques variées : la décision en revient également aux acteurs régionaux. Selon Christophe Aubel, "chaque ARB sera ce que les acteurs régionaux veulent en faire. Il s'agira de créer une structuration sur-mesure pour chaque territoire. C'est assez innovant et un peu déstabilisant. Nous apprendrons en marchant". 

La nécessité d'agir fait consensus

Sans attendre la création de ces ARB, tous les intervenants ont rappelé la nécessité d'agir vite pour que des actions se déploient. Les appels à projets des agences de l'eau font partie des leviers d'action à disposition. Ainsi, début 2017, de nouveaux appels à projets seront lancés. L'agence Rhône Méditerranée Corse est déjà dans les starting-blocks avec le sien. Doté d'une enveloppe de 8 millions d'euros sur son bassin, il sera présenté le 30 septembre en conseil d'administration. Son but sera de financer des actions de terrain, par exemple de la restauration d'habitats humides ou secs dès lors qu'il y a un lien avec l'eau. Derrière cela se joue un autre objectif, celui de revoir le programme d'intervention de l'agence sur ces questions en y intégrant les thématiques biodiversité terrestre et marine.

PRB, avec Morgan Boëdec / Victoires-Editions

Le zéro phyto s'invite dans la capitale auvergnate
Il y a celles qui ont anticipé et celles qui s'y mettent maintenant : les opérations de diminution ou d'arrêt d'utilisation des pesticides se multiplient dans les communes, à l'approche de l'échéance du 1er janvier 2017, date couperet à partir de laquelle elles devront avoir trouvé une alternative aux pesticides dans l'entretien de leurs espaces verts. "Les maires n'auront plus le choix. S'ils continuent d'utiliser des pesticides, ils engageront leur responsabilité personnelle. Il n'y aura pas de dérogation", a prévenu durant ces Assises le sénateur EELV du Morbihan Joël Labbé, à l'origine de cette interdiction. Dans les villes très volontaires et pionnières en la matière, la conversion se fera sans heurts. Mais la transition sera plus délicate dans celles qui ont moins pris les devants et devront rapidement former leurs agents.

M.B., avec AFP