Environnement - Biodiversité remarquable : bilan préoccupant pour la France
Un habitat sur six et une espèce sur cinq sont en bon état de conservation en France, selon la première évaluation de l'état de conservation des habitats et espèces parmi les plus menacés d'Europe, réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de la directive "Habitats, faune, flore" pour la période 2001-2006. L'étude, qui a dépassé le seul réseau Natura 2000, a donné lieu à 962 évaluations, ce qui fait de la France le pays de l'Union le plus concerné par cet exercice en raison de la richesse de sa biodiversité et de son importance au niveau communautaire.
Le résultat final de ces évaluations est préoccupant pour l'Hexagone, même si on retrouve les mêmes tendances à l'échelle européenne : les trois quarts des habitats concernés sont dans un état de conservation défavorable contre 17% seulement dans un état favorable. La région atlantique au sens biogéographique du terme est celle où la situation est la plus dégradée du fait de multiples pressions (agriculture, urbanisation du littoral, aménagement des vallées alluviales, etc.) mais la région continentale est elle aussi fortement affectée. Par contre, la région alpine – qui englobe, en France, les Alpes et les Pyrénées – affiche la plus forte proportion d'évaluations favorables. Toutes régions confondues, ce sont les habitats marins et côtiers, les dunes, les tourbières et bas marais ainsi que les habitats d'eaux douces qui sont les plus dégradés.
Ce premier bilan montre aussi que les mammifères, chauves-souris mises à part, sont dans un meilleur état de conservation que les autres espèces terrestres. Parmi les vertébrés, les amphibiens apparaissent comme le groupe le plus menacé mais les poissons sont eux aussi très affectés. Chez les invertébrés, la situation des crustacés et des mollusques est jugée défavorable et parmi les insectes, les papillons et surtout les libellules constituent les groupes les plus fragilisés.
Anne Lenormand