Baromètre Unccas : une vision fragmentée de l'action sociale
À la veille de son congrès, qui va avoir lieu ces 28 et 29 mars au Havre, l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas) publie son "baromètre de l'action sociale". Intitulé "Le regard des Français sur l'action sociale", ce sondage réalisé par l'Ifop (questionnaire en ligne) reprend le même schéma que celui qui avait été présenté pour la première fois il y a tout juste un an (voir notre article de mars 2023). Ceci devant permettre de repérer certaines évolutions. Celles-ci sont toutefois relativement minces.
Première question posée : "Quand on vous parle d’action sociale, quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit ?" C'est une question ouverte. Alors les réponses partent un peu dans tous les sens. Les termes les plus souvent cités sont toutefois logiquement "accompagnement, aide, assistance, entraide, soutien, don…", en premier lieu au bénéfice des "personnes démunies / en difficulté" ou "vulnérables". Quel objectif pour l'action sociale ? Deux réponses dominent nettement : "accompagner les plus fragiles en cas de crise" et "réduire les inégalités".
Dans quels champs en priorité ? L'acception donnée à l'action sociale est large puisque les trois premiers domaines cités sont la santé, l'éducation et l'alimentation. Les deux premiers dominent d'ailleurs davantage encore que l'an dernier. Vient ensuite logement, en hausse de 6 points. Puis l'emploi / la formation, l'énergie (en baisse de 6 points – on en parle sans doute moins qu'il y a un an…), la dépendance et la mobilité. Un classement qui varie notamment en fonction de la situation économique et sociale des répondants.
Cette situation influe également sur le jugement porté à l'égard du social, derrière une moyenne de 41% de satisfaits (en hausse de trois points) et de 59% d'insatisfaits. "Comme raisons explicatives de cette insatisfaction à l’égard de l’action sociale, les Français citent spontanément son inefficacité et sa responsabilité dans le développement de l’'assistanat'", résume l'Unccas, qui parle de "défiance". Une défiance malgré laquelle les sondés continuent à une écrasante majorité (84%, +6 points) de considérer que le secteur public est mieux placé que le privé pour "assurer la mise en œuvre de l'action sociale". Et ce, dans tous les domaines, à commencer par la santé et l'éducation. Mieux placé, aussi pour "accompagner les habitants en cas de crise". Et parmi les acteurs publics, État et collectivités font jeu égal. Le maire reste, et de loin, la figure politique inspirant la plus forte confiance, devant les élus départementaux et régionaux, eux-mêmes suivis par les parlementaires.