Le baromètre de l'action publique embarque onze nouvelles réformes
Le 7 mai 2021, à l’occasion des 4 ans du mandat du président de la République, Amélie de Montchalin publie le baromètre des résultats de l’action publique. L'outil qui intègre onze nouvelles politiques publiques - portant à 36 le nombre de politiques publiques recensées - met en exergue des disparités entre les territoires.
Lancé le 13 janvier 2021 à l’occasion du séminaire gouvernemental de rentrée (lire notre article du 13 janvier 2021), le nouveau baromètre des résultats de l’action publique vient d'être publié sur le site du gouvernement. Présenté en janvier dernier par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, cet "outil de pilotage et d'accélération" des réformes revêt une dimension territoriale, puisqu'il permet des comparaisons département par département. Il donne également à voir l'état d'avancement global des politiques considérées comme "prioritaires" par le gouvernement. Conformément à l’engagement pris par le Premier ministre lors du comité interministériel de la transformation publique du 5 février, le gouvernement y a ajouté les résultats de onze nouvelles réformes prioritaires, portant à 36 le nombre de politiques auxquelles le public a accès. Sont désormais disponibles les indicateurs concernent le soutien aux collégiens, l’engagement des jeunes, les aides aux entreprises grâce à France Relance, l’insertion par l’activité économique, la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, les aides de la PAC, l’insertion professionnelle des condamnés, la lutte contre les impayés de pensions alimentaires, la rénovation énergétique des logements avec "MaPrimeRénov", la redynamisation des centres urbains avec le programme "Coeurs de ville".
Déjà près de 500.000 consultations
Le communiqué de la ministre Amélie de Montchalin ajoute avec satisfaction que "près de 500.000 Français ont d’ores et déjà eu l’occasion de consulter le site du gouvernement […]", ce qui témoigne d'un réel intérêt pour l'outil. Le ministère estime qu'"en dépit de la crise sanitaire, la mise en oeuvre des réformes progresse". Et de citer le fait que, "depuis la première publication, le nombre d’espaces France Services labellisés a augmenté de 52%, le nombre de contrats d’apprentissage de 40%, le nombre de personnes ayant pris un congé de paternité de 33%, le nombre de bénéficiaires de primes à la conversion et du bonus écologiques de 21%". Il ne gomme pas pour autant le fait que "des disparités persistent entre certains territoires", citant, à titre d’exemple, le délai d’instruction de l’allocation adulte handicapé (AAH) qui peut varier de 2 à 8,5 mois selon les départements. Concernant la fibre, il relève qu'une fracture demeure entre les zones urbaines et périurbaines (dont le taux de couverture est proche de 80%) et les zones rurales et de montagne (dont le taux avoisine 30%). Il estime enfin que "s’agissant des maisons de santé, des efforts restent à conduire pour concentrer leur déploiement dans les zones les plus touchées par la désertification médicale".
"Un outil de pilotage partagé"
"D'ici juillet, 40 politiques publiques" seront recensées, avait fait savoir Amélie de Montchalin le 15 avril dernier lors d'une audition par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales, rappelant qu'elle effectue dans ce cadre un "tour de France des départements", avec un déplacement chaque vendredi (elle s'était alors rendue dans douze départements). Grâce au baromètre, "lorsque je vais dans les départements, un dialogue très nouveau se crée", assure-t-elle. Elle y voit "un outil de pilotage partagé", basé sur "une logique de résultats" : "Ici, on ne compte pas en millions ou en milliards, nous comptons des choses concrètes." Relevant que les politiques publiques passées au crible relèvent pour certaines de l'État, pour d'autres des collectivités, la ministre souligne que les résultats "à la maille départementale" permettent de confirmer, non seulement que "rien n'avance au même rythme" selon les territoires, mais aussi que selon les politiques considérées, les départements affichant un retard ne sont jamais les mêmes. Et Amélie de Montchalin d'inciter les élus à "se servir de cet outil" : "Depuis janvier, vous avez désormais accès à des résultats dont même les administrations, jusqu'ici, n'avaient pas connaissance." L'idée étant, "lorsqu'on voit que quelque chose marche bien quelque part", d'étudier les raisons de ce succès et, sur cette base, de "voir si ça peut marcher chez soi".