Avenir de la politique de cohésion : Jacques Mézard et les régions défendent leur ligne à Bruxelles
Alors que la proposition de budget européen post 2020 sera révélée le 2 mai, les régions entendent maintenir la pression jusqu'au bout pour le maintien d'une politique de cohésion pour toutes les régions. L'association Régions de France tenait ainsi le 20 mars une réunion à Bruxelles, à laquelle étaient présents Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, et Corina Creţu, commissaire européenne en charge de la politique régionale.
Jacques Mézard plaide pour le maintien d'une politique de cohésion au bénéfice de toutes les régions
Président de la commission Europe de Régions de France, Renaud Muselier a rappelé l'importance de la politique de cohésion pour l'investissement dans les territoires et la réduction des disparités de développement, indique l'association dans un communiqué. "Il ne saurait y avoir de poursuite de la politique de cohésion sans un futur budget européen ambitieux" qui, "dans le contexte du Brexit et du financement de nouvelles politiques", reposera de façon plus décisive qu'auparavant sur la contribution des Etats membres. Renaud Muselier a ainsi "invité les autorités françaises en particulier à ne pas faire de la politique de cohésion une variable d’ajustement" lors des négociations sur le futur cadre financier pluriannuel.
Affichant sa résolution, Jacques Mézard a "souligné l’importance d’enrichir la position que la France va prendre dans les négociations en cours" et "plaidé pour que l’Union européenne continue de soutenir les projets de territoire qui créent des emplois et renforcent la compétitivité des zones les plus fragiles", selon un communiqué du ministère de la Cohésion des territoires. Le ministre a rejoint la ligne des régions, en considérant que cette politique de cohésion devait concerner toutes les régions pour "réduire les nouvelles fractures infra-régionales".
Pour les régions, les politiques d'investissement régional doivent pouvoir continuer à marcher sur les deux jambes, économique et sociale
Position commune, également, sur le fait qu'"un seul des trois scénarios rendus publics en février dernier par la Commission européenne intègre ce niveau de couverture". Or, pour le ministère de la Cohésion des territoires, l'enjeu du maintien de cette politique est triple : continuer à investir dans les territoires de l'UE, "poursuivre la convergence" entre les Etats membres et "concrétiser leur solidarité" – c'est-à-dire préserver le lien entre l'institution européenne et les habitants.
Sur le bilan à mi-parcours de la période 2014-2020, "le ministre a appelé à une mobilisation des régions pour [accélérer]" la programmation des fonds structurels, tout en "saluant le travail déjà effectué". Si l'association Régions de France admet que certains retards ont pu être pris au moment des fusions, elle assure que les régions sont désormais pleinement mobilisées dans la consommation des crédits.
Redoutant que le Fonds social européen ne sorte de la politique de cohésion, l'association d'élus insiste sur le fait que les politiques d'investissement doivent pouvoir continuer à porter à la fois sur le développement économique et sur le capital humain. Aujourd'hui, selon le ministère de la Cohésion des territoires, les fonds structurels "représentent 20% du budget d’investissement des régions".