Après une hausse notable, le soutien public au basket professionnel retrouve son niveau d'avant-crise

Les clubs de basket professionnels masculins ont bénéficié durant la crise sanitaire de subventions publiques qui leur ont permis de laisser passer l'orage. Malgré une diminution la saison dernière, les aides publiques se maintiennent à un niveau élevé.

Après deux exercices marqués par la crise sanitaire, les clubs de basket masculins des deux divisions professionnelles Pro A et Pro B ont retrouvé à l'issue de la saison 2021/2022 des modèles économiques proches de ceux de 2018/2019 et ont vu leurs subventions publiques baisser. C'est ce qui ressort de l'analyse des comptes de la direction nationale du conseil et du contrôle de gestion des clubs professionnels (DNCCGCP) de la Ligue nationale de basket récemment publiée.

Confrontés à l'obligation de jouer à huis clos ou à jauge réduite, les clubs de basket ont pu "absorber les pertes de revenus engendrées par la crise sanitaire", note la DNCCGCP, qui précise qu'aucun dépôt de bilan ou cessation de paiement n'a été enregistré. Elle explique ces bons résultats par une "gestion rigoureuse" des clubs "qui ont su constituer des fonds propres solides", mais également par les aides de l’État qui ont représenté près de 45 millions d'euros sur les trois dernières saisons.

La Pro B mieux subventionnée

Dans le détail, les subventions publiques en Pro A ont représenté 20,5 millions d'euros la saison passée, soit 22% des produits d'exploitation de l'ensemble des clubs, contre 25,7 millions et 30% du total un an plus tôt, quand les clubs bénéficiaient encore des deux aides de l’État : le fonds de solidarité et la compensation partielle de billetterie. La part des subventions publiques dans le produit d'exploitation s'élève toutefois à un niveau supérieur à celui de la saison 2018/2019, alors de 20%.

Le schéma est comparable pour la Pro B, avec des subventions publiques à hauteur de 12,7 millions d'euros en 2021/2022 (28% des produits d'exploitation) contre 14,7 millions en 2020/2021 (43%). Ce qui fait dire à la DNCCGCP que les clubs de deuxième division "affichent une dépendance plus importante aux subventions" que ceux de l'élite.

Le bloc communal plus impliqué

En moyenne, les subventions publiques aux clubs de Pro A provenaient la saison dernière en très grande majorité des villes et EPCI (70%), puis des départements (10%) et régions (8%). Les autres subventions (aides d'État liées à la crise sanitaire) ont représenté 12% du total. En Pro B, le tableau est légèrement différent : le bloc communal est toujours loin devant, mais dans proportions moindres (66%), tandis que le conseil régional, avec 14% du total, devance le conseil départemental (12%) et les autres subventions (8%).

À côté des subventions proprement dites, l'intervention publique en faveur du basket professionnel porte également sur le sponsoring. Il est resté stable la saison passée en Pro A par rapport à la précédente, à 7 millions d'euros, soit un niveau plus élevé qu'avant la crise sanitaire. En Pro B, le sponsoring s'est élevé à 2,1 millions en 2021/2022, contre 2,2 millions en 2020/2021. "Le soutien salvateur de l’État et des collectivités s’illustrent parfaitement à la lecture du sponsoring public qui n’a que très peu diminué sur les deux saisons impactées par la crise sanitaire", conclut la DNCCGCP.