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Ville / Associations - Après les attentats, les préfets tenus de rencontrer "sans délai" des associations et des adultes relais

Après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, Patrick Kanner et Myriam El Khomri ont rencontré, avec Najat Vallaud-Belkacem, les représentants d'élus (voir notre article du 15 janvier "Les contrats de ville et les projets éducatifs territoriaux porteront la marque des attentats"). Ils ont échangé au moins à deux reprises avec des responsables de fédérations ou réseaux associatifs (voir notre article du 21 janvier "Associations et pouvoirs publics dans les quartiers : comment parler de fond ?"). Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et la secrétaire d'Etat en charge de la Politique de la ville ont aussi adressé aux préfets une circulaire, publiée le 15 janvier 2014, pour organiser la "mobilisation des associations pour la citoyenneté".

Participation des collectivités : en fonction du contexte local  

Les préfets sont ainsi tenus de programmer, "sans délai" et "au niveau qui [leur] apparaîtra le plus approprié", des rencontres avec les "associations de proximité" de leur choix, ainsi que "l'ensemble des adultes relais du département", afin d'"écouter et entendre leur perception de l'événement sur le terrain et essayer de comprendre, pour mieux agir et répondre ainsi à leurs attentes". L'exercice entend permettre à l'Etat local de "contribuer au resserrement du lien social" - dans un "moment très fort", terme évoquant une sorte de sas de décompression -, mais aussi de "comprendre" les mécanismes de "telles dérives" pour mieux "prévenir les phénomènes de radicalisation", lutter contre "l'antisémitisme et l'obscurantisme" et "les risques d'amalgame".
Quant à la participation des collectivités locales à cette démarche, ses "modalités" sont laissées à l'appréciation des préfets, "soit avec les associations, soit séparément, en fonction naturellement du contexte local et des éventuelles initiatives qu'elles auront prises de leur côté". "L'Etat est en première ligne sur le sujet", ajoute la circulaire.

Des bonnes pratiques "à très court terme"

Ces "espaces de dialogue", sans formalisme, doivent favoriser "une discussion libre" à l'issue de laquelle les préfets devront savoir "tirer les enseignements et les idées forces". Des conclusions - "thématiques spontanément abordées", éventuelles propositions, "climat général" - dont ils devront rendre compte. "A très court terme", Patrick Kanner et Myriam El Khomri ont pour objectif de "valoriser toutes les initiatives qui sont positives, spécialement dans les quartiers de la politique de la ville". La circulaire mentionne aussi que "ces initiatives ont vocation à être inscrites dans le volet 'cohésion sociale' des contrats de ville". Et de permettre, plus globalement, à l'Etat et aux collectivités territoriales, d'adapter leurs réponses. Pour cela, il est "capital" que les préfets soient attentifs aux critiques formulées, suggère la circulaire entre les lignes.