Appuyé par des partenaires, le Grand Angoulême porte un espace-test agricole périurbain (16)
L’espace-test agricole Camille-Claudel propose un cadre à des futurs maraîchers qui souhaitent tester la faisabilité de leur projet avant de s’installer durablement sur leur propre terrain, sur le territoire de l’agglomération.
Inauguré en mai 2018 sur un terrain en jachère proche de la ville centre d’Angoulême, ce dispositif a mobilisé un large panel de partenaires regroupés depuis 2014 au sein du comité de pilotage avec le Grand Angoulême (38 communes 141.000 habitants). Ensemble, ils ont pu définir le fonctionnement du lieu et les modalités d'accompagnement indispensable des porteurs de projet (voir encadré en fin de texte).
Convention entre l’hôpital et l’association gestionnaire de l’espace-test
Première décision : au lieu de créer des infrastructures ex-nihilo, il a été décidé d’utiliser un terrain d’un hectare situé dans l’enceinte du centre hospitalier Camille-Claudel, laissé en jachère depuis 2014. Une convention pour l’utilisation du terrain et du local a été passée entre l’hôpital et l’association Champs du partage qui gère l’espace-test.
Le Grand Angoulême a pris en charge les travaux de réaménagement du local destiné à laver les légumes et ranger le matériel, il a financé un forage, l’achat de matériel et l’installation de serres. Champs du Partage loue également une chambre froide, distante de deux kilomètres.
Parmi les atouts du site : un local disponible, la proximité du lycée agricole et la présence des salariés du centre hospitalier, d’une pépinière d’entreprises, de l’université qui pourront constituer autant de clients potentiels pour une future offre de légumes sous forme de paniers.
Accompagnement très complet grâce aux différents partenaires
Concrètement, 9.500 m² sont mis à disposition pour deux postes de maraîchers en agriculture biologique, avec sept serres et le matériel nécessaire. Accueillis dans le cadre d’un contrat Cape (voir encadré) d’un an, renouvelable une ou deux fois maximum, les futurs maraîchers bénéficient d’un accompagnement à l'installation avec la chambre d’agriculture et l’Ardear, réseau d’agriculture, ainsi que d’un suivi technico-économique grâce au lycée agricole tout proche et l’appui de la maison de l’agriculture biologique de Charente.
L’association Champs du partage assure le portage comptable, administratif et juridique ainsi que le suivi du porteur de projet tout au long de la période de test. Le plus : les échanges de services avec le lycée agricole et futur groupe d’appui local.
"Le site est situé juste à côté du lycée agricole, qui propose une formation en maraîchage biologique, explique l’animatrice de Champs du partage, Jessica Fournier. L’espace-test servira de support pédagogique pour les stagiaires en brevet professionnel responsable d'entreprise agricole (BPREA)."
Parmi les perspectives, l’animatrice évoque également le projet de créer un groupe d’appui local avec des citoyens et professionnels. "Pour aider les maraîchers-aspirants à commercialiser leurs produits, et trouver du foncier pour s'installer après la période de test."
Dispositif très fortement porté par le Grand Angoulême
Ce dispositif, porté par le Grand Angoulême, aura nécessité 120.000 euros d’investissement de la collectivité, études comprises. L’agglomération finance également l’association Champs du partage à hauteur de 12.000 euros par an. "L’espace-test s’inscrit pleinement dans notre politique agricole et alimentaire, en complément de nos actions sur le foncier, les circuits courts…, indique la responsable du pôle commerce, agriculture et très haut débit du Grand Angoulême, Véronique Gros. Il répond aux problématiques identifiées lors du Scot portée par le syndicat mixte de l’Angoumois en 2015, notamment sur l’importance de réimplanter des zones maraîchères en milieu périurbain, en lien avec le schéma de trames vertes et bleues."
La responsable du pôle estime qu’après une phase transitoire liée à la fusion entre la communauté d’agglomération du Grand Angoulême et trois autres communautés de communes au 1er janvier 2017, les différents élus sont pleinement mobilisés pour la réussite de cet espace-test.
Partenariat large, exigeant, et très complet en termes d’accompagnement
Autour du Grand Angoulême, initiateur et porteur du projet, le comité de pilotage regroupe la chambre d’agriculture, l’association Champs du partage, le lycée agricole et le centre de formation permanente pour adultes de l’Oisellerie, la maison de l’agriculture biologique, le syndicat des maraîchers de la Charente, la Safer, Maia et Charente Croix Rouge Insertion, ainsi que le centre hospitalier Camille-Claudel.
Ce partenariat large, et donc parfois chronophage, a pu retarder la mise en œuvre du projet, mais au final, il a le grand mérite de proposer un accompagnement très complet sur les différentes dimensions de la phase-test d’un projet agricole.
Statut Cape pour les apprentis maraîchers et charges
Les aspirants maraîchers qui veulent intégrer l’espace-test doivent signer un contrat d’appui au projet d'entreprise (Cape), qui leur permet de garder leurs droits sociaux précédents (RSA, allocations chômage) tout en testant leur activité agricole. Le porteur de projet doit également payer des charges (eau, électricité, semences, taxes...), participer en partie au fonctionnement du lieu (entretien du matériel, frais d'accompagnement) et gérer l’activité sur sa parcelle et son réseau de commercialisation.
Grand Angoulême agglomération
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Jean-François Dauré
Champs du partage antenne Charente, maison des paysans et des ruraux
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