Approvisionnement en électricité : la reprise d’activité des centrales à charbon l’hiver prochain se confirme

Un décret, paru ce 24 août, prévoit le rehaussement temporaire du plafond d’émissions pour les centrales à charbon de façon à leur permettre de fonctionner durant 500 heures supplémentaires par rapport aux 1.300 heures existantes (600 sur l’année 2023 et 700 sur l’année 2024) au cours de l’hiver prochain. Il fixe ainsi la limite d’émissions à 1,8 kilotonnes d’équivalent dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024. Ce dispositif n’a rien d’inédit et prend fondement dans la loi Pouvoir d’achat. Le décret n° 2022-1233 du 14 septembre 2022, pris dans un contexte de crise énergétique, avait déjà rehaussé le plafond d’émissions à environ 2,5 kilotonnes d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt  l’hiver dernier.

La France dispose encore de trois tranches ouvertes, de 600 MW chacune, de production électrique à partir de charbon (centrale de Cordemais en Loire-Atlantique et Saint-Avold en Moselle). Ce nouveau plafond de fonctionnement fixé par décret "ne reflète pas ce que sera la production réelle de ces centrales", explique le ministère de la Transition énergétique, qui tout en se disant plus serein, notamment au regard des dernières projections de RTE pour l’hiver 2023-2024, souhaite prendre des mesures de "précaution" "pour pallier tout scénario" (par exemple, la poursuite de la guerre en Ukraine ou un hiver très rude). 

Le retour à la normale, c’est-à-dire au seuil de 0,7 kilotonne d’équivalent CO2 émis annuellement par mégawatt de puissance installée (fixé par un décret d’application n°2019-1467du 26 décembre 2019 de la loi Energie-Climat) est prévu en 2025. Un seuil qui a d’ores et déjà permis la mise à l’arrêt de 2 des 4 dernières centrales thermiques utilisant du charbon en France métropolitaine. 

Le décret maintient également les principes de compensation actuellement prévus par l’article D.311-7-3 du code de l’énergie, mais augmente à "50 euros la tonne d’équivalent CO2 émise la valeur de la compensation demandée aux exploitants pour les émissions à compter du 1er janvier 2024". 

 
Référence : décret n° 2023-817 du 23 août 2023 modifiant le plafond d'émission de gaz à effet de serre pour les installations de production d'électricité à partir de combustibles fossiles pris en application de l'article 36 de la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d’achat, JO du 24 août 2023, texte n° 35.