Santé - Amiante : le Haut Conseil de la santé publique déplore des pratiques non-conformes à la réglementation
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu public le 14 août un rapport intitulé "Recommandations pour la gestion du risque amiante dans l'habitat et l'environnement". Il y analyse la cohérence entre la réglementation en place depuis 1996 et les normes et pratiques liées au repérage de l'amiante, les mesures d'empoussièrement et la gestion des expositions à l'amiante. Ainsi "le HCSP déplore une réglementation trop complexe qui ne s’appuie pas assez sur les normes, un faible contrôle des pratiques qui, dans de nombreux cas, ne sont pas conformes à la réglementation, et une connaissance insuffisante du risque lié à la présence d’amiante dans les bâtiments". Plusieurs de ces points rejoignent les constats du récent rapport du comité de suivi amiante de la commission des affaires sociales du Sénat (voir notre article du 15 juillet), qui pointait notamment des défaillances dans l'évaluation du risque d'amiante dans les écoles, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux.
Pour le HCSP qui formule plusieurs recommandations, la priorité est d'appliquer la réglementation en vigueur concernant le repérage, la mise en oeuvre de travaux, la gestion des déchets amiantés et des situations d’exposition d’origine environnementale. Le Haut Conseil préconise d'abaisser, dans un second temps, le seuil de déclenchement des travaux de retrait ou de confinement de matériaux contenant de l'amiante en le faisant passer de 5 à 2 fibres d’amiante par litre d’air au 1er janvier 2020. Proposant d'évaluer l'évolution des pratiques à cette échéance, le HCSP considère qu'il faudrait alors, selon les résultats, envisager d'abaisser encore ce seuil.
Selon les chiffres rapportés par le HSCP, "entre 61.000 et 118.000 décès sont attribuables à une exposition à l'amiante entre 1955 et 2009 ; pour la période 2009-2050, entre 68.000 et 100.000 autres décès sont à prévoir".