Alliance Villes Emploi veut peser dans le débat des présidentielles
Insertion, territorialisation, commande publique responsable et transition écologique sont les quatre axes de travail sur lesquels les élus du réseau des collectivités impliquées dans l’insertion, l’emploi et la formation vont plancher dans les semaines à venir. L’objectif : sortir un livre blanc en prévision des élections présidentielles.
En séminaire de rentrée au Sénat le 17 septembre, les élus d’Alliance Villes Emploi (AVE) ont fixé leur feuille de route pour les semaines et mois à venir. En présence de Nathalie Delattre, la présidente du réseau, sénatrice de la Gironde et vice-présidente du Sénat, la dizaine de membres du bureau élargi et de l’équipe technique qui se retrouvaient pour la première fois en présentiel depuis 18 mois, mais aussi depuis les dernières élections municipales, ont "consolidé les axes stratégiques et les priorités de l’association à partir des préoccupations locales des élus en vue d’affiner leurs modalités de mise en œuvre", résume Lucie Becdelièvre, déléguée générale d’AVE.
Transversalité et écosystème local
Quatre thématiques de travail ont été sélectionnées : l’insertion, la territorialisation des politiques publiques, la commande publique responsable et les enjeux en termes d’emploi de la transition écologique. Après validation de ces axes par le conseil d’administration à la fin du mois, des groupes de travail vont être prochainement mis en place avec des élus référents.
S’il n’y a pas de "changement majeur" dans ces axes, les responsables d’AVE ont confirmé l’inflexion de fonctionner en transversalité et à l’échelle d’un écosystème local, "ce qui fait notre valeur ajoutée comme l’a souligné Thibaut Guilluy", indique également Lucie Becdelièvre. En effet, le haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises au ministère du Travail a rendu visite aux membres d’AVE et mis en avant "la force et la capacité du réseau à faire sauter les cloisonnements entre les politiques sociales et le développement économique dans une logique systémique".
La parole d’élus de terrain
Cette transversalité se traduit notamment par la capacité du réseau à faire travailler les acteurs ensemble et pas d’un côté ceux de l’insertion et de l’autre les entreprises ou encore les acteurs de la formation. "Notre force est aussi d’avoir pour porte d’entrée le territoire et le bassin d’emploi, plutôt qu’une thématique ou une politique publique", ajoute la déléguée générale d’AVE. "Au service de cette dynamique et de cette ambition, nous développons des outils tels que les Plie, les maisons de l’emploi, les facilitateurs de la clause sociale…"
Les résultats de ces travaux seront formalisés dans un livre blanc en fin d’année afin de "mettre en avant les préoccupations et les ambitions des quelque 200 adhérents du réseau" qui souhaitent notamment "peser dans les débats de la présidentielle, mais de façon transpartisane à partir de la parole d’élus de terrain de tout bord politique qui croient au volontarisme local sur ces questions", prévient Lucie Becdelièvre.
Tour de France de la clause socialePour développer une culture commune à tous les professionnels intervenant dans l’écosystème de la clause sociale, Alliance Villes Emploi et ses partenaires organisent le Tour de France de la clause sociale qui se déroulera jusqu’en 2023. L’objectif est que "la clause soit appropriée par les parties prenantes, plutôt que subie et rajoutée en fin de processus", afin que la dimension "insertion" soit davantage intégrée aux projets de rénovation urbaine (PRU) et autres grands projets menés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Pour ce faire, des réunions régionales seront organisées à partir de la fin de cette année (la première est prévue dans les Hauts-de-France le 12 octobre et la seconde plus tard en Nouvelle-Aquitaine) dans lesquelles les différentes parties prenantes pourront échanger sur leurs besoins et les bonnes pratiques à mettre en place. Au préalable, une vaste enquête permettra de collecter les retours d’expérience qui doivent concerner l’animation de la clause au sens large (par exemple : partenariats, formation professionnelle incluse dans les parcours, gestion prévisionnelle des achats et des emplois et compétences), sans forcément que l’action soit centrée sur les projets de rénovation urbaine. Elles peuvent viser à favoriser la mixité des publics et des métiers éligibles à la clause, la gestion urbaine de proximité, la formation professionnelle, la participation des habitants dans le projet, l’IAE et le handicap, la réflexion sur l’insertion en amont de l’achat, etc… |