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Agressions, incivilités : les négociateurs du GIGN appelés à former les maires !

Face à la recrudescence des agressions envers les maires, ces derniers vont pouvoir suivre des formations courtes auprès des négociateurs du GIGN. L'objectif : apprendre à gérer un conflit pour mieux le désamorcer.

Comment désamorcer un conflit ? Pour nombre de maires, la question fait partie du quotidien.

Pour y répondre, le ministère de l’Intérieur a décidé de sortir les gros moyens : des formations vont être dispensées auprès des maires par la cellule de négociation du GIGN, cette unité d’élite de la gendarmerie connue pour ses interventions dans les situations particulièrement dangereuses, comme les prises d’otage. Ces formations ont déjà commencé à titre expérimental dans plusieurs départements depuis quelques semaines. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le président de l’Association des maires de France (AMF), François Baroin, ont écrit ce lundi 29 mars à l’ensemble des maires pour les en informer. Ces formations porteront tant sur la gestion des incivilités que les agressions dont ils peuvent être l’objet. "Le but est de permettre aux maires de pouvoir se saisir de l’ensemble des clés de compréhension pour désarmer les conflits, faciliter le dialogue et rétablir la communication avec le ou les individus en cause", indiquent le ministère de l’Intérieur et l’AMF dans un communiqué commun. Ces formations de quatre heures "se composent d’un volet théorique et d’un volet pratique via des mises en situation", elles se limitent à une douzaine de maires "de manière à garantir un haut niveau de pédagogie et faciliter les échanges entre élus et intervenants".

La police nationale proposera prochainement des formations du même type ; elles sont en cours d’élaboration au sein de l’Ecole nationale supérieure de la police, selon le communiqué.

Les maires intéressés peuvent prendre contact avec les directeurs départementaux de sécurité publique et commandants des groupements de gendarmerie des départements et les associations départementales de maires. Le ministère et l’AMF ont par ailleurs mis au point une "méthode d’analyse" du risque du nom de M.A.I.R.E.S (Motifs, Acteurs, Instants, Risques, Environnement, Solutions). Un questionnaire à rallonge qui laisse songeur, mais qui se conclut par cette recommandation : "Une hésitation, un doute ? Faites le 17"

Face à la recrudescence du phénomène, l’AMF a mis en place en 2020 un "observatoire des agressions envers les élus" qui recense 233 agressions de maires entre janvier et juillet 2020, contre 198 l'année d'avant à la même époque. L'AMF estime que "les violences physiques et verbales envers les élus locaux sont certainement plus nombreuses, dans la mesure où beaucoup de maires ne vont pas systématiquement jusqu'à la plainte".