Transports - Accord financier Etat-collectivités pour la construction du canal Seine-Nord Europe
L'Etat, les régions Hauts-de-France et Ile-de-France et les départements intéressés (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise) sont parvenus lundi 28 novembre à "un accord sur un projet de protocole financier" pour la réalisation du canal Seine-Nord Europe, a annoncé le secrétariat d'Etat aux Transports. Ce projet longtemps repoussé, d'un montant de 4,5 milliards d'euros, vise à relier les bassins de la Seine et de l'Oise au réseau européen du nord de l'Europe, devenant une voie à grand gabarit et en partie alternative au trafic routier sur un axe économique de premier plan. "Alain Vidalies et les collectivités se félicitent de l'aboutissement de cette phase de négociation, qui vient marquer le volontarisme et l'engagement de l'ensemble des partenaires pour la réalisation de ce projet majeur soutenu par l'Europe, au service des territoires et de l'économie nationale", selon le communiqué du secrétariat d'Etat aux Transports.
En déplacement dans le Pas-de-Calais le 14 novembre, le Premier ministre, Manuel Valls, avait réaffirmé la volonté de l'Etat de voir "débuter les premiers travaux dès l'année prochaine". Ils doivent s'achever en 2024. Longue de 107 kilomètres, située entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut, la nouvelle infrastructure empruntera en partie le tracé actuel du canal du Nord, dont les voies, actuellement de 14 à 17 mètres de large, devront être élargies à 54 mètres. Six écluses et 61 ponts routiers et ferroviaires devront être construits. Le nouveau canal permettra ainsi le transport de chargements qui atteindront, par convoi, jusqu'à 4.400 tonnes, soit un équivalent de près de 180 poids-lourds. Le report de trafic de la route à l'eau doit faire baisser les émissions de gaz carbonique et décongestionner les autoroutes régionales. Les écologistes d'EELV contestent toutefois l'intérêt du projet.
Avant une réunion décisive qui s'est tenue lundi au ministère des Transports, le financement était réparti de la manière suivante : 1,8 milliard d'euros de l'Union européenne (soit 40%), 1 milliard de l'Etat et 1 milliard des collectivités, 0,7 md d'emprunt. Cet emprunt sera "garanti ensemble par l'Etat et les collectivités", selon la région Hauts-de-France.
Parmi les collectivités, étaient prévus 302,65 millions des Hauts-de-France, 110 de la région Ile-de-France, 200 du département du Nord, 130 de celui du Pas-de-Calais, 100 de celui de l'Oise et 70 millions de celui de la Somme. La contribution de la région Ile-de-France a été revue à la baisse, puisqu'elle devait initialement s'élever à 210 millions d'euros. Depuis plusieurs semaines, cette collectivité se faisait tirer l'oreille et voulait connaître, avant de s'engager définitivement, le montant des recettes annuelles apportées à son budget par l'Etat.
L'accord intervenu lundi a été rendu possible "grâce notamment à un effort supplémentaire de la région Hauts-de-France" dirigée par Xavier Bertrand (LR), selon le communiqué du secrétariat d'Etat aux transports. Cet effort, a-t-on précisé dans l'entourage de Xavier Bertrand, représente "50 millions d'euros" et, en échange, cette région aura un siège de plus au Conseil d'administration.