"Accélérer la transition alimentaire" : le prochain relevé de candidatures de l’AMI aura lieu le 30 septembre 2022
Lancé en 2021 par la Banque des Territoires, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) "Accélérer la transition alimentaire" a déjà donné lieu à la désignation de 18 projets lauréats, représentatifs d’une diversité de thématiques et de régions. Les "porteurs de projets engagés en faveur d’une alimentation saine, accessible à tous et écologiquement vertueuse" ont jusqu’à la fin du mois pour déposer leur candidature à la troisième session et tenter ainsi d’être éligibles à un investissement d’au moins 200.000 euros et à un accompagnement en ingénierie.
Le prochain relevé de candidatures de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) "Accélérer la transition alimentaire" aura lieu le 30 septembre prochain. "L’AMI a pour objectif de soutenir la transition de l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire, et notamment de financer les projets issus des dynamiques de type projet alimentaire de territoire (PAT)", rappelle la Banque des Territoires qui porte l’opération. Une enveloppe de 23 millions d’euros d’investissement en fonds propres ou quasi-fonds propres, ainsi que des crédits d’ingénierie, sont dédiés aux porteurs de projets sélectionnés, des "structures qui placent l’utilité sociale au cœur de leur action".
Des projets au service de filières locales alimentaires
Depuis le lancement de l’AMI à l’été 2021 (voir notre article), 18 projets ont été désignés lauréats, dont neuf en janvier 2022 (voir notre article) et les neuf autres en mai dernier. Production agricole, transformation, distribution et circuits courts, restauration, tiers-lieux… "Il y a une vraie diversité de projets d’un point de vue thématique, mais aussi d’un point de vue géographique puisque 12 régions de métropole et d’outre-mer sont représentées parmi les lauréats", souligne Hugo Menestret, chargé d’investissement à la Banque des Territoires. "Cela montre qu’il y a du dynamisme un peu partout sur les territoires et on espère petit à petit compléter ce panel de régions", ajoute-t-il.
En Auvergne-Rhône-Alpes par exemple, la Fabuleuse Cantine revalorise en bocaux labellisés bio les invendus de producteurs situés dans un rayon de 80 kilomètres autour de son usine de transformation. L’entreprise distribue ensuite ces bocaux dans ses restaurants, avec des prix réduits pour les étudiants et les personnes en situation de précarité. La transformation et la commercialisation sont également au cœur du projet de Terres du Pays d’Othe, en Bourgogne-Franche-Comté, qui distribue ses produits biologiques – huiles, lentilles, pâtes… – à la restauration collective, notamment pour des collectivités telles que les départements de l’Aube et de l’Yonne, pour respectivement 40 et 30 collèges. En Île-de-France, l’entreprise I-Grec fabrique des desserts frais en s’approvisionnant auprès d’une productrice bio locale, desserts qui sont ensuite vendus à des cuisines centrales et distributeurs de la région.
Ainsi plusieurs projets lauréats contribuent à créer des filières locales articulant production, transformation et distribution. La dimension sociale est également présente dans certains projets comme Les Jardins de Solène, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui emploie des personnes dites éloignées de l’emploi (handicap, statut de réfugié…) pour ses activités de valorisation de fruits et légumes. En Occitanie, la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Terra Alter Native sera bientôt la cinquième coopérative du réseau Terra Alter et portera des activités de production – vergers, serres agrivoltaïques, légumes plein champs – et une commercialisation de ses produits en circuits courts, notamment pour la restauration collective ; la création de 200 emplois, dont 100 pour des salariés en insertion, est prévue.
Des systèmes plus résilients face à l’inflation ?
Ces structures s’inscrivant dans une dynamique de transition alimentaire subissent-elles, plus que d’autres, le contexte inflationniste ? Oui et non, pour Hugo Menestret qui confirme que "le marché du bio a souffert ces derniers mois des arbitrages réalisés par les ménages du fait de l’inflation". "Les projets que l’on soutient ont cependant l’avantage de s’inscrire dans des démarches qui les rendent plus résilients face à ces chocs externes", poursuit-il. En effet, par définition, les producteurs bio et les acteurs s’inscrivant dans "des systèmes alimentaires territorialisés et un peu plus autonomes" – par rapport à un système classique plus mondialisé – sont moins exposés à l’explosion du cours des intrants chimiques ou à la hausse des coûts de transports. Les difficultés d’approvisionnement liées à la crise sanitaire avaient d’ailleurs déjà démontré la nécessité de renforcer la résilience du système alimentaire dans son ensemble, et donc les maillons de ces chaînes alimentaires de proximité.
L’AMI est ouvert jusqu’en 2024 et deux à trois relevés de candidatures auront lieu chaque année. Sur les 18 projets lauréats, 13 sont d’ores et déjà rentrés dans le processus d’investissement de la Banque des Territoires pour des financements d’au moins 200.000 euros.