Coopération décentralisée - 3.800 collectivités mènent des projets de coopération à l'international
Près de 3.800 collectivités territoriales françaises (régions, départements, communes et structures intercommunales) sont impliquées dans des projets de coopération à l'international, d'après un bilan fourni le 22 janvier par le secrétariat d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie au ministère des Affaires étrangères. Au total, près de 8.000 projets ont été répertoriés dans 132 pays. La zone la plus prisée par les collectivités est l'Afrique francophone. Viennent ensuite la Chine et l'Asie du Sud-Est, l'Amérique du Sud, dans une moindre mesure, l'Afrique lusophone et anglophone, et les pays d'Europe médiane (Pologne, Roumanie, Hongrie...). Le plus souvent, les collectivités locales se lancent dans des actions de coopération décentralisée sous forme de conventions avec des autorités régionales et locales étrangères. Autres formes de coopération : des opérations de promotion économique et culturelle, des interventions d'urgence ou de solidarité, la participation à des réseaux, généralistes ou thématiques à l'échelle européenne ou mondiale, ou des coopérations transfrontalières ou interrégionales dans l'Union européenne et son voisinage.
La région Centre et la ville d'Aix-en-Provence sont par exemple impliquées dans un projet de protection et de valorisation de la région du Chettinad en Inde, avec l'Etat du Tamil Nadu, dont l'objectif est d'aider les autorités locales à prendre en compte les modes de gestion durable du territoire du Chettinad, d'amorcer la formation de jeunes professionnels indiens sensibles aux questions de patrimoine et d'apporter des réponses aux problématiques de la région. Coût global du projet : 74.420 euros, dont 29.800 euros sont apportés par les collectivités françaises, 25.000 par le ministère des Affaires étrangères et européennes, et 12.530 euros par d'autres partenaires. De son côté, la ville de Rennes s'est engagée dans un transfert de savoir-faire en matière d'aménagement et d'opération d'urbanisme, de logement, de réhabilitation et de patrimoine avec la ville métropolitaine de Diyarbakir en Turquie. Objectif du projet : permettre aux équipes de Diyarbakir de s'approprier les méthodes rennaises pour les adapter à leurs propres projets.
Alain Joyandet, le secrétaire d'Etat chargé de la coopération et de la francophonie a bien compris l'intérêt de cette coopération décentralisée menée par les collectivités, du "sur-mesure", qui permet de fédérer les populations entre elles et qui est parfaitement complémentaire avec les actions du ministère des Affaires étrangères. Chaque année, le ministère consacre 7 millions d'euros à ces projets de coopération internationale. En 2008, il a ainsi soutenu 120 dossiers, sur les 250 présentés dans le cadre des appels à projet. Les collectivités dépensent quant à elles chaque année 60 millions d'euros pour la coopération décentralisée. L'aide du ministère reste donc limitée, mais elle apporte un appui conséquent aux collectivités et offre surtout une bonne assise aux projets : le label ministère des Affaires étrangères rassure. Une approche "gagnant-gagnant", dit-on au secrétariat d'Etat, qui vient de commencer, le 23 janvier 2009, un tour de France pour promouvoir ce type d'actions.
Emilie Zapalski