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Transports - 2015, année de tous les rendez-vous pour le vélo

Le Club des villes et territoires cyclables a présenté ce 28 janvier ses priorités pour 2015. Au programme : mise en oeuvre du plan national pour les mobilités actives, appui aux collectivités locales pour qu'elles continuent à promouvoir le vélo et nouvelles dispositions comme l'indemnité kilométrique pour les salariés inscrite dans le projet de loi sur la transition énergétique.

2015 sera-t-elle l'année du vélo ? Pour Pierre Serne, nouveau président du Club des villes et territoires cyclables, "elle a tous les atouts pour cela à condition de saisir toutes les opportunités". Lors des vœux à la presse du Club ce 28 janvier, le vice-président de la région Ile-de-France chargé des transports et des mobilités, entouré des membres du bureau, a passé en revue les rendez-vous à ne pas rater pour promouvoir les politiques cyclables. La Conférence mondiale Paris Climat (Cop 21) en décembre prochain devrait naturellement être l'occasion d'une large prise de conscience en faveur des modes de transport non polluants. "Dès que l'on parle climat et qualité de l'air, le vélo et les mobilités actives s'imposent comme des solutions peu coûteuses", estime Pierre Serne. Autre argument porteur mis en avant par le Club : le vélo peut être un puissant remède anti-crise. "Les retombées économiques directes du vélo en France représentent aujourd'hui 4,5 milliards d'euros et sont neuf fois supérieures à l'investissement public assuré à plus de 90% par les collectivités locales, souligne-t-il. Elles peuvent être facilement multipliées par dix si l'investissement s'intensifie. Le vélo représente 200 milliards d'euros pour l'Union européenne dont 121 milliards sont des bénéfices liés à la santé". "Le potentiel de création d'emplois du secteur est très important : plus important que celui du secteur automobile qui emploie trois fois moins de personnes par million d'euros de chiffre d'affaires", complète Pierre Serne.
Alors que se profilent les élections départementales, en mars, et les élections régionales en décembre, 2015 est aussi l'année de la mise en place progressive des politiques municipales portées par les nouvelles équipes issues des élections de mars dernier. Alors que la dernière enquête de l'Observatoire des mobilités actives a montré que l'offre d'infrastructures et de services a continué sa progression depuis 2011, le Club compte bien œuvrer pour que le vélo garde toute sa place dans les engagements locaux. "Nous devons être vigilants car nous avons parfois le sentiment d'un retour de bâton, déplore Pierre Serne. Dans certaines collectivités qui ont connu l'alternance, nous assistons à la suppression d'aménagements favorables au vélo".

Recherche de solutions peu coûteuses

La question des financements est cruciale du fait de la diminution des dotations de l'Etat, soulignent les élus du Club. Pour autant, ils  jugent que les collectivités locales disposent encore de marges de manœuvre dans l'accompagnement de l'innovation vélo sur le territoire et dans les actions pour encourager le changement de comportement de mobilité et une plus grande utilisation des services offerts. Le Club accompagne d'ailleurs les collectivités de son réseau dans ces domaines en lançant un programme "Innover pour le vélo" en partenariat avec la Fondation Internet nouvelle génération (FING). L'objectif est d'"explorer le potentiel d'invention de nouveaux services, de développement économique et de création d'emplois pouvant être généré grâce à la montée en puissance de l'écosystème vélo". La poursuite d'un rythme important d'investissements des collectivités locales pour les aménagements cyclables demeure un objectif fort du Club pour encourager le transfert modal de la voiture solo vers le vélo et l'intermodalité vélo et transports collectifs. Il met notamment en avant l'extension des zones 30, qui profite à tous les usagers, et des solutions peu coûteuses et utiles comme le tourne à droite ou les doubles sens cyclables. Le Club est également mobilisé pour que les arbitrages budgétaires des contrats de plan Etat-Région (CPER) soutiennent les politiques vélo engagées par les régions. Pour l'Ile-de-France, par exemple, une ligne de 10 millions d'euros va ainsi être dégagée pour la première fois dans le CPER pour financer un projet de véloroute.

Améliorer la sécurité des cyclistes

Le Club demande par ailleurs à l'Etat de tenir ses engagements pour que les 25 mesures inscrites dans le Plan national pour les mobilités actives (Pama), lancé en mars 2014 soient toutes mises en œuvre. S'il se félicite que plusieurs évolutions du Code de la route pour une meilleure sécurité des piétons et des cyclistes figurent dans les mesures de renforcement de la sécurité routière présentées par le ministre de l'Intérieur le 26 janvier 2015, il souhaite que le nouveau décret du Code de la rue, avec l'ensemble des mesures réglementaires validées dans les travaux d'élaboration du Pama, soit publié sans délai. Il attend également d'autres évolutions réglementaires comme la suppression du surteintage des vitres avant des véhicules. Au chapitre sécurité toujours, il réclame aussi l'application des dispositions du Pama pour faciliter la cohabitation avec les véhicules à grand gabarit, les cyclistes étant souvent victimes d'accidents dus au problème des angles morts sur les camions.
Enfin, le club appuie naturellement les dispositions incitatives à l'usage du vélo qui ont été introduites dans le projet de loi pour la transition énergétique et la croissance verte. Ces mesures sont d'ailleurs à mettre à l'actif du Club des parlementaires pour le vélo, qu'il a lancé en juillet 2012 et qui réunit aujourd'hui une centaine de députés et sénateurs de toutes tendances politiques. Le Club défend en particulier la création d'une indemnité kilométrique vélo pour les salariés. Introduite dans le texte lors de son examen à l'Assemblée nationale en octobre dernier, cette disposition a donné lieu à une expérimentation dont les résultats ont été publiés par le ministère de l'Ecologie le 23 janvier.