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Revitalisation des centres historiques - 17 villes expérimentent les propositions du rapport Dauge

La stratégie pluriannuelle en faveur du patrimoine, présentée le 17 novembre (voir notre article ci-dessous), prévoit de "soutenir la revitalisation des centres historiques en situation de désertification". Pour le moment, elle prévoit d'en soutenir dix-sept dans le cadre d'une expérimentation interministérielle déjà lancée, "à l'automne". Il s'agit des centres des villes de : Gien, Romorantin-Lanthenay, La Châtre, Sancerre, Sedan, Chaumont, Lunéville, Longwy, Bar-le-Duc, Saint-Dié-des-Vosges, Guebwiller, Lauzerte, Lodève, Figeac, Villefranche-de-Rouergue, Pont-Saint-Esprit et Mende.
L'expérimentation s'inscrit directement à la suite du rapport remis en février 2016 par Yves Dauge, ancien sénateur-maire de Chinon et fondateur de l'Association nationale des Villes et Pays d'art et d'histoire et des villes à secteur sauvegardé et protégé (ANVPAH, aujourd'hui "Sites et cités remarquables de France). Le rapport Dauge avait identifié 600 villes petites et moyennes nécessitant un travail de fond touchant à plusieurs champs (culture mais aussi : habitat, commerce, activité économique et touristique...). Il plaidait alors pour "un renversement de politique", avec "un plan sur dix ans" qui ne serait "pas un guichet de plus" et qui passerait "par une modification assez radicale des modes de financement et d'intervention" (voir notre article du 3 février 2017).
"La restauration du patrimoine doit être couplée à des questions d’urbanisme plus larges et s’inscrire dans un plan de réaménagement global", a également estimé Françoise Nyssen le 17 novembre, saluant au passage les propositions d'Yves Dauge.
Pour l'heure, et dans le cadre de cette expérimentation, "l’Etat accompagne les communes dans la construction de plans de revitalisation", indique son ministère. Cet accompagnement se traduit par la réalisation de "diagnostics de réaménagement" et par un soutien financier permettant à la ville de recruter un chef de projet. Les services de l'Etat en régions seraient également mobilisés, ainsi que les écoles nationales supérieures d’architecture.
Pour Françoise Nyssen, "notre objectif est d’aider les villes à faire de leur restauration patrimoniale, entre autres, un levier d’attractivité et de dynamisme économique nouveau, en dégageant de nouveaux espaces de vie et de travail pour les citoyens, et en renforçant le potentiel touristique de ces sites". Son ministère indique ainsi que "les biens immobiliers patrimoniaux de ces centres peuvent être réutilisés dans des dynamiques de développement local" dans la mesure où "les commerçants, artisans, institutions culturelles peuvent occuper les rez-de-chaussée".