Catastrophe naturelle - Xynthia : les "zones de solidarité de Vendée" seront "ajustées" avant l'été, selon le préfet
Le préfet de Vendée, Jean-Jacques Brot, a annoncé le 3 mai que les "zones de solidarité" (ex-"zones noires") définies en Vendée après la tempête Xynthia seront "ajustées" d'ici l'été, certaines maisons pouvant entrer dans le zonage à leur demande, d'autres étant susceptibles d'en sortir après une enquête de terrain. "Il y a une étude au cas par cas pour toute situation qui paraîtrait difficilement compréhensible au propriétaire", a expliqué le préfet.
Des "missions de terrain" concerneront des maisons "en limite de périmètre, avec une topographie particulièrement protectrice, protégées par un cordon dunaire", a-t-il dit, avant d'assurer qu'il n'était "fermé à rien".
Le préfet réagissait à l'incompréhension de certains propriétaires qui, après le passage de Xynthia le 28 février, ont vu leurs habitations épargnées par l'eau mais classées malgré tout en zone noire, où l'Etat propose un rachat à l'amiable avant destruction. "Je ne peux être indifférent à cette expression", a noté le préfet après une table ronde en présence des maires des deux communes concernées par les zones noires, l'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer.
Cette réunion était organisée par Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée, qui réclamait des études au cas par cas dès cette semaine pour ces situations particulières. "Dès cette semaine, une mission de terrain (composée de personnels de la préfecture, d'experts, ndlr) va travailler et me faire un rapport pour la deuxième phase, qui interviendra après la phase amiable, de la préparation de l'enquête publique", a assuré le préfet. Les zones dites "noires" seront "intangibles pour la partie amiable, parce qu'elles offrent des avantages" pour les propriétaires, a-t-il précisé. Mais "je n'exclus pas à la marge de les accroître pour permettre à des personnes qui n'y seront pas d'y être incluses du fait que leurs habitations ont été gravement endommagées ou gravement inondées", a-t-il ajouté.
Le zonage ainsi obtenu, avec des maisons qui pourraient s'y intégrer en plus et d'autres qui pourraient en être sorties, sera ensuite soumis à une enquête publique qui "ne peut pas être envisagée raisonnablement avant courant ou fin du mois de juillet", a indiqué Jean-Jacques Brot.
De son côté, Philippe de Villiers a réclamé la mise en place rapide des études, au cas par cas avant l'enquête publique, prévues par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, dans une lettre envoyée aux élus mi-avril. Le président du conseil général a évoqué une catégorie de "maisons à prescriptions" dont "les propriétaires accepteraient des prescriptions de construction supplémentaires" pour les sécuriser face à d'éventuelles futures inondations, avec notamment des trappes d'évacuation sur le toit.
"Il y a des maisons qui n'ont pas eu ou peu d'eau. On demande qu'il y ait un aménagement qui soit réalisé", a expliqué à la presse René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer à l'issue de la table ronde. La mairie réclame, depuis l'annonce des zones noires, "des modifications de la cartographie" initiale. "Je ne vois pas comment une maison qui n'a pas eu d'eau pourrait être détruite (...). Demain, ça va être revu à la marge, et je suis satisfait de sortir de cette réunion d'aujourd'hui", a indiqué pour sa part Maurice Milcent, maire de l'Aiguillon-sur-Mer.
A.L. avec AFP