Volet transition écologique de France Relance : près de 200 collectivités bénéficiaires des aides de l'Ademe
Opérateur pour le compte de l'État d'une enveloppe de 1,2 milliard d'euros issue du plan de relance visant à accélérer le "verdissement" de l'économie, l'Ademe a dressé ce 9 septembre un premier bilan du déploiement de ces fonds. En un an, elle a accompagné plus de 2.000 projets pour un montant de 282,5 millions d'euros. 192 collectivités ont bénéficié de son appui, pour le déploiement de l'hydrogène bas carbone, la gestion des déchets et l'économie circulaire, la dépollution préalable à la reconversion des friches mais aussi en matière de tourisme.
L'Ademe a dressé ce 9 septembre un premier bilan du déploiement de l'enveloppe d'1,2 milliard d'euros issue du plan de relance dont l'État lui a confié la gestion sur sept thématiques (décarbonation de l'industrie, hydrogène bas carbone, recyclage des plastiques, gestion des déchets et économie circulaire, dépollution pour la reconversion des friches, engagement des PME dans la transition écologique, tourisme durable et diagnostic carbone dans les exploitations agricoles).
En un an, 2.052 structures ont été aidées, parmi lesquelles 82 grandes entreprises, 149 associations, 192 collectivités (essentiellement des intercommunalités), 1.629 TPE/PME et 24 dispositifs ouverts. Au total, 282,5 millions d'euros d'aides ont été distribués. "On sent une appétence plus forte sur les sujets de transition écologique dans les milieux économiques et les territoires", se réjouit Arnaud Leroy, président de l'Ademe. En témoignent selon lui les thématiques telles que l'hydrogène bas carbone, le recyclage des plastiques – "un vrai changement de modèle", qui exige notamment de modifier les centres de tri – ou la décarbonation de l'industrie. Sur cet axe, 56 projets ont été sélectionnés pour un total de 765 millions d'euros investis, a précisé Geoffrey Abecassis, conseiller du président sur le plan de relance.
"Dynamiques territoriales"
En moyenne, l'Ademe a accompagné 170 entreprises et collectivités par région. La mise sur pied des projets est "souvent venue accélérer des dynamiques territoriales déjà présentes", estime-t-il. En Île-de-France, "avec 11 millions d'euros engagés, le plan de relance a été un accélérateur du déploiement du fonds économie circulaire déjà en place depuis longtemps", abonde le directeur régional de l'Ademe Jérémie Almosni. À titre d'exemple, l'Ademe soutient le projet de création du "Village du réemploi" à Montreuil (93), au sein du territoire Est Ensemble labellisé "zéro déchet zéro gaspillage". L'idée est de réunir un collectif d'associations (ressourceries Emmaüs, Envie, recycleries…) pour en faire un lieu emblématique du réemploi solidaire. Il devrait permettre d'ici fin 2023 d'éviter environ 1.000 tonnes de déchets par an dont plus de la moitié sera réemployée, et de créer une cinquantaine d'emplois, majoritairement en insertion. Dans les Hauts-de-France, région à forte tradition industrielle, 17 projets liés à la décarbonation de l'industrie ont été sélectionnés pour un montant de 31,6 millions d'euros.
Hydrogène bas carbone
Sur le volet hydrogène bas carbone, l'Ademe a sélectionné à ce jour 19 projets pour un montant total d'investissements de 447 millions d'euros. L'objectif est de développer des "écosystèmes territoriaux", à structurer des filières allant des producteurs aux usagers dans l'industrie ou les transports publics en passant par les fournisseurs d'équipements. Parmi les projets "vitrines", l'opération Rouen Vallée H2 associe Valorem-DMSI et la Métropole Rouen Normandie pour conversion à l'hydrogène de véhicules de transport en commun. Une première station de production d'hydrogène par électrolyse va être construite dans un dépôt de bus. L'électrolyseur sera alimenté dans un premier temps par de l'électricité du réseau électrique d'origine renouvelable puis à l'horizon 2025 par un parc photovoltaïque mis en place par Valorem qui alimentera également d'autres utilisateurs (entreprises d'ingénierie, mobilité légère). Il devrait permettre de réduire de 1.200 t CO2 par an les émissions liées au transport public de la métropole.
Dépollution des sols
En matière de dépollution des sols, près de 30 millions d'euros de subventions ont été accordés. L'un des projets emblématiques est l'opération de remise en état du collège Saint-Exupéry, à Vincennes, porté par le département du Val-de-Marne et la ville. La subvention de l'Ademe s'élève à hauteur de 3,4 millions d'euros pour assainir la situation environnementale – l'établissement est fermé depuis 2017 en raison de la présence dans l'air de solvants chlorés dus à d'anciennes activités industrielles sur le site -, préalablement à la reconstruction d'une partie du collège et à la création de 54 logements en remplacement d'une crèche.
Enfin, autre nouveauté rencontrant du succès auprès des acteurs locaux : le tourisme durable avec 159 projets sélectionnés pour 7,7 millions d'euros d'investissements.