ENT - Vingt et un départements expérimentent les manuels numériques scolaires

Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a lancé, en présence de Bruno Sido, sénateur et président du conseil général de la Haute-Marne, une expérimentation de manuels scolaires accessibles en ligne à partir des espaces numériques de travail (ENT), le 4 septembre, au collège de la Rochotte à Chaumont. Ces manuels dématérialisés (disponibles en histoire-géographie, français, SVT et mathématiques) peuvent être vu sur l'écran d'un ordinateur individuel ou projeté en classe avec un vidéoprojecteur. En plus des textes et images habituels, ils peuvent proposer des documents sonores, des animations ou des vidéos.
Cette expérimentation nationale concerne, dès son lancement, 8.000 élèves de 6e (320 classes), dans 64 collèges, répartis dans 12 académies et 21 départements. Ces derniers ont été retenus car ils disposent déjà d'un ENT, plateforme de services et d'accès à des ressources numériques, sécurisée et personnalisée pour chaque usager (enseignant, élève, parent, personnel administratif). Les manuels sont ainsi une des nouvelles ressources numériques accessibles depuis ces ENT. Au domicile, les élèves pourront travailler avec leurs manuels papier, "en particulier s'ils n'ont pas encore de connexion internet", a précisé le ministère.
Pilotée par le ministère, l'expérience rassemblent de nombreux partenaires : les deux plateformes de diffusion de ressources pédagogiques numérisées existantes (Canal numérique des savoirs, Kiosque numérique de l'éducation), les principales solutions d'ENT (Cartable en ligne, Infostance, Itop, Kosmos, La classe.com, Pentila) et une dizaine d'éditeurs scolaires (Belin, Bordas, Delagrave, Didier, Hachette, Hatier, Magnard, Maison des Langues, Nathan, Sésamath).

Inciter les départements à encore mieux équiper leurs collèges

L'Etat apporte un soutien de 430.000 euros pour l'acquisition des licences des manuels numériques, valables sur une durée de 4 ans. Les académies accompagnent les équipes pédagogiques. Quant aux conseils généraux, ils financent déjà les équipements informatiques des collèges (ordinateurs en classes et dans les salles informatiques ou centres de documentation, le câblage et l'accès à Internet). Pour cette opération, ils s'engagent, en outre, à compléter les matériels de tableaux blancs interactifs (TBI) et à garantir la connexion en haut débit des établissements, voire à augmenter le nombre d'ordinateurs disponibles par élèves. Ainsi, le collège des Trois Provinces à Fayl-Billot (Haute-Marne) devrait disposer de deux nouvelles salles de classe équipées d'un ordinateur pour 2 élèves, soit 30 postes.
L'expérimentation est menée en 6e, niveau pour lequel les enseignants ont renouvelé les manuels papier et numériques en raison de l'entrée en vigueur de nouveaux programmes. Parmi les avantages du manuel numérique, le ministère met en avant que les élèves évitent ainsi de transporter les livres de la maison au collège. Le poids du cartable est diminué, ce qui est une revendication habituelle des parents d'élèves, à chaque rentrée. Mais "l'objectif est aussi de pousser au développement des usages des ENT et de montrer leur intérêt aux départements qui n'en sont pas encore équipés", ont confié les conseillers techniques du ministre. Les modalités de suivi et d'évaluation de l'expérimentation sont en cours de définition avec les corps d'inspection. "Cette évaluation décidera de l'opportunité d'engager dès l'année prochaine un processus de généralisation des manuels numériques", conclut le ministère.

 

Luc Derriano / EVS

 

Le conseil général de la Haute-Marne a été retenu en 2003 par le ministère de l'Education nationale pour être l'un des territoires d'expérimentation du cartable électronique. Quatre collèges (Les Trois Provinces à Fayl-Billot, Saint-Saëns à Chaumont, Marie-Calvès à Froncles et Paul-Claudel à Wassy) ont ainsi été sites pilotes, de 2004 à 2006. Lors de la rentrée scolaire 2007, l'ENT a été généralisé aux 23 collèges haut-marnais après un appel d'offres européen. Près de 8.000 collégiens ainsi que leurs parents utilisent désormais ce dispositif.
En plus de la Haute-Marne, les 20 autres départements concernés sont : l'Aisne, l'Allier, les Alpes-Maritimes, l'Ariège, l'Aveyron, le Cantal, l'Isère, la Haute-Loire, la Meurthe-et-Moselle, l'Oise, le Rhône, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, la Savoie, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne, la Somme, le Territoire de Belfort, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise. 
 

 

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