Mobilité - Vélos en libre service : un bilan coûts/avantages jugé "globalement équilibré"
Selon une étude que vient de publier le Commissariat général au développement durable (CGDD), les systèmes de vélos en libre service qui se développent dans les grandes agglomérations présenteraient un bilan "globalement équilibré". Leur coût annuel de 100 millions d'euros serait compensé par des avantages d'un niveau équivalent bénéficiant au premier chef à leurs utilisateurs, indique l'étude. Celle-ci s'appuie notamment sur une enquête du Groupement des autorités responsables des transports (Gart) qui estime le coût moyen du service entre 2.000 et 3.000 euros par vélo et par an, ces coûts recouvrant l'investissement, l'exploitation et la maintenance (réparation des vélos et entretien des stations, gestion du système informatique et du centre d'appel, organisation du système de rotation des vélos).
"Les principaux coûts sont des coûts financiers pour la collectivité", souligne l'étude qui chiffre à 80 millions d'euros le coût de mise en service et de maintenance du système. S'y s'ajoute un coût dit d'"opportunité des fonds publics" de 2 millions d'euros portant sur les pertes financières des opérateurs de transport collectif dues au report modal.
Le total des avantages générés par le parc de vélos en libre service en 2008, soit 32.000 vélos et 2.500 stations, est évalué à environ 110 millions d'euros par le CGDD. Le principal avantage, estimé à 80 millions d'euros, est lié aux gains de temps tenant compte de la pénibilité pour les usagers. Viennent ensuite les gains liés à la décongestion des transports en commun (25 millions d'euros) et à celle de la voirie (3 millions d'euros), surtout aux heures de pointe. Enfin, les systèmes de vélos en libre service permettent une réduction des nuisances environnementales grâce au report modal de certains déplacements en voiture vers les vélos : ces gains liés aux "externalités environnementales" sont évalués à 0,5 million d'euros.
"Ce résultat est à prendre avec précaution car il repose sur des données fragmentaires en provenance d'un ensemble limité de systèmes", nuance toutefois le CGDD. "Les principales incertitudes portent sur les coûts de revient réels de ces systèmes, sur l'évaluation de l'avantage moyen "transport" procuré aux cyclistes utilisant les vélos en libre service ainsi que sur les niveaux relatifs des avantages "santé" du vélo et de la marche à pied", poursuit l'étude. En outre, ajoute-t-elle, "compte tenu de l'importance des coûts fixes, l'équilibre du bilan socio-économique dépend fortement du taux d'utilisation du système, qui semble être assez faible pour les petits réseaux".
"Dans les grands réseaux comme Paris ou Lyon où le nombre de rotations par vélo atteint, voire dépasse, les 5 rotations/jour, les avantages couvrent les coûts, conclut le CGDD. En revanche, dans des agglomérations de plus petite taille où l'utilisation du système est plus faible, l'équilibre socio-économique paraît plus difficile à atteindre ; d'autres types de vélos publics et de services vélos pourraient être plus appropriés dans de tels contextes".
Anne Lenormand