Mobilité - Véhicules hybrides rechargeables : Strasbourg au coeur d'une expérimentation unique en Europe
Toujours en pointe sur les mobilités durables - tram, autopartage, promotion du vélo -, l'agglomération de Strasbourg a décidé de tester pendant trois ans une centaine de voitures hybrides associant propulsion à essence et moteur électrique rechargeable uniquement sur une simple prise de courant ou sur une borne dédiée. Cette expérience inédite en Europe à cette échelle, associe Toyota, constructeur de ce nouveau modèle de véhicule hybride rechargeable Prius, EDF, concepteur du réseau de bornes de recharge, la ville et la communauté urbaine de Strasbourg (CUS).
La municipalité et la CUS mais aussi La Poste, des entreprises privées et une société d'autopartage ont accepté de louer en leasing les véhicules qui peuvent se recharger en 1h30 et disposent d'une autonomie d'une vingtaine de kilomètres en mode uniquement électrique - et donc totalement silencieux. Lorsque la batterie est vide ou si la voiture dépasse les 100 km/h, le moteur à essence prend le relais. Le bilan carbone du véhicule, dont le prix de vente futur reste inconnu, est de 59 g de CO2 émis au kilomètre, soit moins de la moitié des émissions moyennes des véhicules neufs vendus en France en 2009.
L'objectif de l'expérience est d'affiner les caractéristiques de ce type d'équipement au plus près des besoins des utilisateurs. Pour ce faire, les voitures sont équipées d'un dispositif qui enregistre certaines données, comme le moment et la fréquence des recharges, l'autonomie réelle des batteries électriques, etc. "Ce système va ouvrir une nouvelle ère dans le domaine de la mobilité : aujourd'hui, nous avons l'habitude de faire le plein à la station-service, demain on fera le plein chez soi ou sur son lieu de travail", a expliqué Emmanuel Rouède, de la CUS. L'agglomération de Strasbourg et les villes du Bade Wurtemberg voisin, qui vont accueillir la moitié des prototypes de Prius rechargeables déployés en Europe se sont dotés d'un réseau d'environ 150 points de charge. Ils sont installés aussi bien au domicile des utilisateurs et dans les parkings privatifs des entreprises que dans les parkings publics concédés et sur la voie publique. Le projet bénéficie du soutien du fonds démonstrateur pour la recherche sur les véhicules décarbonés géré par l'Ademe.
Anne Lenormand avec AFP