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Handicap - Valérie Létard sur l'accessibilité : "Ce n'est pas en 2014 qu'il faudra se réveiller !"

Sensibiliser, mettre en commun des expériences, et agir, vite. Tel était le sentiment partagé à l'issue du deuxième forum de l'accessibilité organisé par la préfecture de police et la chambre de commerce et d'industrie de Paris 13 avril. Près d'un millier de personnes avaient fait le déplacement pour participer à des tables rondes et s'informer sur la mise en œuvre des normes d'accessibilité des établissements et commerces recevant du public (ERP).
Avec pour chacun dans le viseur, la date-butoir de 2015. En effet, en vertu de la loi du 11 février 2005, tous les ERP, quelle que soit leur catégorie et leur activité (hôtel, restaurant, magasin, musée, administration, structure d'accueil pour enfants ou personnes âgées, lieux festifs), devront alors être accessibles à toute personne en situation de handicap (visuel, auditif, mental, physique).

Et pour pouvoir atteindre au moins une partie de cet objectif, il faut, ont souligné plusieurs participants, convaincre que ces aménagements ne sont pas bénéfiques seulement pour les handicapés. Ainsi, une meilleure signalétique est certes utile pour les handicapés mentaux mais également pour les personnes illettrées, les touristes ou les enfants. Quant aux accès pour les personnes en fauteuil, ils sont utiles aux personnes âgées, mais aussi aux blessés ou pour les poussettes. En effet, a résumé Valérie Létard, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Ecologie, en clôture de cette journée : "Il n'y a pas de développement durable sans accessibilité de la cité à tous."

 

Des journées territoriales de l'accessibilité, une enquête auprès des collectivités

Mais cinq ans après le vote de la loi, il va falloir mettre un sérieux coup d'accélérateur pour être prêt en 2015. Dans cette optique, François Filon a installé, en février, un observatoire de l'accessibilité. En effet, "ce n'est pas en 2014 pour 2015 qu'il faudra se réveiller!" a déclaré Valérie Létard. Et d'ajouter, l'Etat doit sur ce dossier jouer un rôle "d'animateur", "d'aiguillon", "de charnière". Sera donc organisé avait fin mai dans chaque département une journée territoriale de l'accessibilité. L'occasion de mobiliser l'ensemble des acteurs, de dresser un constat, repérer de bonnes pratiques. A cette occasion les collectivités recevront un questionnaire : cette enquête permettra à l'Etat de disposer d'une photographie par département de l'état d'avancement de la mise en œuvre de la loi de 2005.
Consciente des difficultés financières que peuvent rencontrer les petites communes pour respecter la loi, la secrétaire d'Etat a souligné le rôle de l'échelon intercommunal : dans sa communauté d'agglomération (Valenciennes métropole), l'intercommunalité a supporté le coût des diagnostics accessibilité des communes rurales. Un appel à la solidarité et à la coopération en l'absence de fond spécifique pour la mise aux normes. Pour les aider à financer certains travaux, les employeurs publics peuvent naturellement se tourner vers le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP, voir le site ci-contre, et en pariculier le Guide de l'employeur). Des crédits du Fond social européen (FSE) peuvent également parfois être mobilisés. Mais tout ne coûte pas cher, souligne l'UNAPEI, association qui défend les droits des personnes handicapées mentales. "L'important est surtout de bien se faire conseiller ou accompagner, pour éviter des travaux mal pensés, qui finalement sont peu efficaces."

 

Hélène Lemesle

 

Dans notre espace thématique consacré à la mise en oeuvre de la loi Handicap, vous pouvez retrouver tous les articles que nous avons publié sur ce thème.

 

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