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Vaccination : "accélérer", élargir aux profs en avril, ouvrir des vaccinodromes...

Il faut vacciner "matin, midi et soir" : en visite ce mardi 23 mars à Valenciennes dans le Nord, au lendemain de l'annonce de la création de 35 "vaccinodromes", Emmanuel Macron a demandé d'augmenter la cadence sur les injections, en élargissant la cible à tous les plus de 70 ans à partir de samedi... et en avril aux enseignants. Les personnels territoriaux faisant partie du monde éducatif seront-ils concernés ?

"Il n'y a pas de week-end et de jours fériés pour la vaccination" qui est "le coeur de la bataille", a insisté le chef de l'Etat ce 23 mars à l'occasion d'une visite à Valenciennes d'un centre de vaccination où il a commencé par échanger avec les élus locaux, dont le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Le chef de l'Etat a assuré "se battre pour avoir des doses" et mettre "la pression de manière extrêmement forte" sur le laboratoire AstraZeneca pour que celui-ci "honore" les contrats. "On va changer de dimension à partir d'avril", a-t-il ajouté, en évoquant les prochaines livraisons mais aussi l'arrivée du sérum Johnson & Johnson le mois prochain.

Dans le même temps, le président a dit vouloir "accélérer à partir de ce samedi". D'abord par la mise en place d'un numéro de téléphone dédié pour "aller chercher les plus de 75 ans qui ne se sont pas fait encore vacciner et tous ceux qui n'ont pas réussi à avoir de rendez-vous". De plus, "on va ouvrir la vaccination aux 70-75 ans", a-t-il ajouté, alors qu'actuellement elle est proposée seulement aux plus de 75 ans ou à partir de 50 ans pour les personnes souffrant de comorbidités.

"Je veux qu'on organise les choses de manière très méthodique, descendre par tranches d'âge", a-t-il précisé, depuis le gymnase de l'école Jean-Mineur transformé en centre de vaccination, en précisant que l'Etat allait envoyer 30.000 doses en plus cette semaine, et 30.000 autres la suivante, soit 140.000 en tout, dans les Hauts-de-France, région "très touchée".

"A partir de mi-fin avril, nous allons avoir de plus en plus de vaccins qui vont arriver, cela va nous permettre d'envisager d'avoir des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts. Les enseignants en font légitimement partie", a en outre déclaré le chef de l'Etat.

Les syndicats enseignants se sont dits mardi "satisfaits" de cette priorité qui devrait leur être donnée courant avril, demandant à ce que le gouvernement "s'engage à le faire dans les temps". Plusieurs syndicats avaient justement envoyé mardi matin une lettre ouverte au Premier ministre pour demander un accès prioritaire du personnel de l'Education nationale à la vaccination. Cette annonce "va rassurer beaucoup de personnels, notamment ceux qui vivent avec une personne à risques, les enseignants en maternelle, AESH.... Et puisqu'on est des catégories au contact d'un public nombreux, ça peut avoir un vrai effet sur la pandémie", a par exemple réagi un représentant du Snalc.

Reste à savoir si les agents territoriaux travaillant dans les établissements scolaires et/ou auprès d'enfants seront eux aussi concernés. La veille, l'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev) avait déjà lancé un appel en ce sens (voir notre article). Et ce mardi suite aux propos d'Emmanuel Macron, d'autres voix se sont fait entendre. Dont celle de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif). Son président, Stéphane Beaudet, a ainsi tenu à rappeler que "les communautés éducatives sont composées d’enseignants mais aussi d’administrateurs, d’animateurs, d’Atsem, de surveillants, d’agents de maintenance, d’agents d’office, de nettoyage…" qui "sont, de fait, également très exposés".L'Amif demande par conséquent que "l’ensemble des membres qui composent les communautés éducatives" soient vaccinés "parce qu’ils sont tous en première ligne".

35 vaccinodromes "opérationnels dans les prochains jours" ?

Parallèlement, on sait depuis lundi que le gouvernement compte déployer "au moins 35" grands centres de vaccination, "pour pouvoir utiliser" toutes les doses qui seront livrées à la France "à partir du mois d'avril". "Le service de santé des armées va travailler à développer un certain nombre de grands centres de vaccination - on peut les appeler 'vaccinodromes' ou 'mégacentres', quel que soit le nom", avait en effet déclaré Olivier Véran lors d'un déplacement à Epinay-sous-Sénart (Essonne). Ces centres "vont être déployés à la fois par l'armée et les pompiers sur le territoire national. Et nous en déployons avec l'Etat, l'Assurance maladie, un certain nombre d'autres aussi", avait ajouté le ministre de la Santé.

Interrogé par l'AFP, le ministère des Armées précise que, le concernant, "la réflexion en cours concerne les hôpitaux d'instruction des armées", au nombre de 8 sur le territoire national. "On envisage une intensification de la vaccination dans ces hôpitaux en fonction de nos moyens et du nombre de doses mises à disposition", explique-t-on au sein du ministère.

Ces 35 grands centres "seront opérationnels dans les prochains jours", a pour sa part précisé mardi la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, sur BFMTV. "On est en train de travailler avec les élus locaux pour les mettre en place", a-t-elle ajouté.

Les propositions de ces élus devraient donc affluer. Ainsi Anne Hidalgo a-t-elle indiqué mardi avoir proposé "à l'ARS et au préfet de police de Paris d'ouvrir la Bourse de commerce, qui va accueillir une grande fondation contemporaine, la fondation Pinault, [pour] que ce lieu puisse être ouvert et transformé en centre de vaccination". "J'espère qu'il y aura un accord des autorités de santé, mais je crois en l'ouverture de grands centres de vaccination, pour que l'on puisse vraiment massivement vacciner", a ajouté la maire de Paris, rappelant avoir déjà "ouvert 24 centres".

L'ex-maire de Marseille et désormais première adjointe chargée de la Santé, Michèle Rubirola, a pour sa part indiqué que sa ville allait proposer au préfet, avec la logistique des marins-pompiers, "de grandes unités mobiles, de grands centres de vaccination mobiles". En rappelant au passage que les autorités nationales n'avaient à l'automne dernier "pas manqué de rire de la ville de Marseille quand on a suggéré d'ouvrir le stade Vélodrome pour le transformer en grand centre de vaccination", un "lieu symbolique pour favoriser l'adhésion" des Marseillais : "On m'avait dit : les grands vaccinodromes, il n'en est pas question."

 

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