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Union européenne - Une présidence tchèque qui restera dominée par la crise

L'agenda de la présidence tchèque de l'Union européenne qui vient de démarrer ne contient pas encore de grand rendez-vous pour les collectivités. Tout juste l'ambassadeur de la République tchèque en France, Pavel Fischer, a-t-il mentionné, mercredi en présentant les priorités des six mois à venir, "un souci de travailler avec les élus nationaux, européens et les collectivités locales". Pour voir la question des services sociaux d'intérêt général à nouveau traitée, il faudra attendre la présidence belge, soit le second semestre 2010, lors d'un colloque, a déclaré, Pierre Ménat, directeur de la Coopération européenne. "Le forum sur les services sociaux organisé par la France en octobre a permis d'adresser à la Commission une liste de problèmes auxquelles les collectivités sont confrontées", a-t-il indiqué. Mais selon lui, la vraie réponse à cette question réside dans "le Traité de Lisbonne qui contient des dispositions très précieuses".
Certes, les services sociaux d'intérêt général risquent de peser de peu de poids par rapport à l'enjeu que constitue la gestion de la crise. C'est bien sûr la priorité des priorités de cette nouvelle présidence à forte couleur libérale qui s'est trouvée pour slogan "Une Europe sans barrières"."Nous serons très soucieux de l'accès au crédit et de la stabilité des banques", a surtout insisté Pavel Fischer. La présidence tchèque souhaite que les mesures du plan de relance européen adopté par le Conseil de décembre 2008 soient "ciblées et limitées dans le temps" et qu'elles respectent les principes du pacte de stabilité. En clair, elle sera très regardante sur la discipline budgétaire au moment où de nombreux pays laissent filer leurs déficits. La crise occupera vraisemblablement aussi la présidence suédoise qui prendra le relais au second semestre. L'ambassadeur de Suède Gunnar Lund s'est en effet montré peu rassurant sur les chances d'une sortie de crise rapide : "La crise va nécessiter un débat approfondi sur le rôle que peut jouer l'Union européenne dans les affaires sociales, l'emploi la croissance". France, Tchéquie et Suède ont salué l'efficacité du "Trio" dans la politique européenne,  permettant de planifier un travail sur dix-mois.
L'autre grand chantier des six mois à venir sera l'énergie, un sujet rendu brûlant par la crise gazière de ces derniers jours entre la Russie et l'Ukraine. "Si nous continuons à nous faire concurrence dans les approvisionnements, nous deviendrons très fragiles", a mis en garde Pavel Fischer. La présidence tchèque devra préparer l'application du paquet énergie-climat adopté sous présidence française, avec en ligne de mire la rencontre internationale de Copenhague fin 2009 qui enterrera les accords de Kyoto.
A noter enfin que l'Union pour la Méditerranée semble faire des émules : la présidence tchèque souhaite approfondir son "partenariat oriental" tandis que la Suède proposera une Stratégie pour la Baltique, sur le modèle de l'UPM.

 

Michel Tendil

 

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