Une politique de l'eau "sacrifiée", dénoncent les présidents des comités de bassin
"C’est un nouveau coup dur pour les agences qui va mettre à mal la politique de l’eau en France sacrifiée sur l’autel des arbitrages budgétaires", ont déclaré les présidents de comité de bassin à Nicolas Hulot, qui les a reçus le 11 septembre au ministère de la Transition écologique pour leur annoncer les derniers arbitrages budgétaires les concernant. "Bercy a non seulement mis en place un plafond mordant qui réduira le produit de la redevance sur l’eau, mais aussi augmenté le prélèvement des Agences de l’eau pour le financement de l’Agence Française de la Biodiversité qui passera de 150 à 200 millions d’euros. Enfin, un nouveau prélèvement sera institué pour le financement de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage", ont-ils indiqué dans un communiqué diffusé le 14 septembre. Selon eux, la politique de l’eau est "sacrifiée". "La situation va devenir intenable, prédisent-ils, et ne permettra pas de faire face aux défis que devront conduire les agences de l’eau qui sont énormes : l’adaptation au changement climatique ; atteindre 100 % de bon état des eaux en 2027 ; réussir la prise en main de la Gemapi par les collectivités ; élargir nos compétences à la biodiversité ; accompagner le financement du renouvellement des réseaux et la lutte contre les fuites."
"Sur l'ensemble de ces sujets, ont déclaré les présidents, on ne peut pas demander aux agences de l'eau de faire toujours plus avec moins de moyens". Ils ont en outre rappelé au ministre que le budget des agences provient des redevances sur l’eau payées par les consommateurs et les usagers. "Elles n'ont pas vocation à alimenter le budget des Parcs nationaux ou de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage", ont-ils souligné. Ils ont fait savoir à Nicolas Hulot qu’ils seront inévitablement amenés à réduire leurs investissements alors que la France est très loin d’atteindre ses objectifs de 100% de bon état des eaux en 2027. "Ces ponctions sont en totale contradiction avec les engagements de la France", ont-ils estimé. L’Association des maires de France (AMF) a elle aussi dénoncé ce 14 septembre la nouvelle ponction prévue sur le budget des agences de l’eau (lire notre article du 14 septembre 2017).