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Finances - Une approche raisonnable de la gestion de la dette

La Fédération des maires des villes moyennes présente un guide consacré à la gestion de la dette. Sur le terrain, de plus en plus de collectivités tirent les ficelles des marchés financiers pour optimiser au mieux leur endettement.

Le 15 mars, la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) doit présenter à l'occasion de la réunion de son conseil d'administration, un guide intitulé "Gestion de dette : quelle stratégie adopter ?". Cet outil réalisé avec l'aide du groupe Caisse d'épargne a vocation, dans une période de croissance de l'endettement des collectivités territoriales, à "répondre de façon concise et pédagogique à la démarche d'une gestion dynamique de la dette". Le 2 mars dernier, la FMVM rappelait, à la suite d'une enquête auprès de villes moyennes, qu'un peu moins des deux tiers des sondées envisagent de s'endetter d'avantage en 2006 qu'en 2005. "Nous savons de plus que le recours à l'emprunt s'accroît normalement en seconde partie de mandat car l'effort d'équipement augmente à l'approche de l'échéance électorale", commente Michaël Kervran, responsable secteurs publics territorial et hospitalier du groupe Caisse d'épargne. "Les villes moyennes sont, qu'elles soient ou non en intercommunalité, confrontées à des charges de centralité extrêmement fortes", précise-t-il.

 

Les Yvelines apportent leur grain de sel

Corollaire logique, les collectivités locales sont de plus en plus vigilantes sur leurs dépenses dont la dette. "Il existe encore des collectivités qui ne sont pas en mesure de faire la différence entre les différents produits proposés par les établissements financiers", tempère Manuelle Wajsblat, directrice dans les Yvelines de l'agence départementale de conseil aux communes et à leurs groupements. Le conseil général a mis en place depuis 10 ans une agence spécialisée dans le conseil financier aux collectivités. L'établissement public administratif, unique en France, participe à la définition du besoin d'emprunt, contacte les prêteurs, analyse les propositions (amortissements, possibilité de sortie future...) et prépare les appels d'offres. "Nous sommes aussi régulièrement consultés par les communes sur des propositions de renégociation faites par les établissements. Si les élus locaux et les fonctionnaires territoriaux se sont beaucoup formés, il n'en demeure pas moins que les communes de notre département ont beaucoup de chance !", dit encore, avec le sourire, Manuelle Wajsblat.

 

Une gestion de bon père de famille

Pour Michaël Kervran, "toutes les villes moyennes n'ont pas un service intégré avec un responsable affecté à la gestion de la dette. Elles maîtrisent toutefois, en général, le fonctionnement des marchés financiers", commente Michaël Kervran. Aménagement de l'encours de la dette, diversification du portefeuille de dette, opportunités de taux, réduction des frais financiers?autant d'éléments qui participent à une gestion dynamique de la dette dont la vocation est de réduire les coûts de la dette tout en maîtrisant les risques encourus. " "Nous privilégions une approche pragmatique qui concilie la mise à profit des innovations en matière d'ingenerie financière et la maîtrise de l'exposition au risque de taux", ajoute Michaël Kervran. 


La dette : une matière vivante

Point essentiel mis en avant dans le guide de la FMVM, la gestion de la dette doit s'intégrer dans une stratégie globale prenant en compte la fiscalité, les dotations de l'Etat et le recours à l'emprunt.  En conclusion du premier chapitre le guide résume la stratégie à suivre : "La dette est une matière budgétaire vivante sur laquelle il est possible d'agir en permanence afin de lui conserver son caractère de levier de l'investissement local." Pour optimiser sa dette, la collectivité territoriale doit apprendre à jongler entre les emprunts à taux fixes et les emprunts à taux variables. Pour Michaël Kervran,  "l'idée est que les collectivités constituent un portefeuille de dette diversifié, le plus équilibré possible, défini en fonction de leurs objectifs". "Certains établissements ont cependant tendance à profiter de la méconnaissance des collectivités, jusqu'à faire croire à des gains fictifs", conclut Manuelle Wajsblat.

 

Le guide est à commander sur le site de la FMVM pour le prix de 30 euros.

 

Clémence Villedieu

 

 

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