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Environnement - Un quart du littoral touché par l'érosion

Selon la dernière lettre mensuelle de l'Institut français de l'environnement (Ifen), un quart du littoral métropolitain, correspondant à 1.720 kilomètres de côtes,  recule sous l'effet de l'érosion marine. Seules 10% des côtes sont en extension. Aucun département  littoral n'est épargné par le phénomène. Assez  généralisée sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord, l'érosion est aussi très forte sur le littoral atlantique, au sud de l'embouchure de la Loire tandis qu'en Bretagne et en Loire-Atlantique se juxtaposent parfois sur de faibles distances des côtes rocheuses stables et des plages érodées. Le pourtour méditerranéen connaît des situations diverses, le littoral languedocien subissant la plus forte érosion côtière. Ce processus naturel est parfois aggravé par les activités humaines telles que l'extraction de matériaux, les barrages construits sur les rivières ou les ouvrages du front de mer qui perturbent les mouvements sédimentaires des côtes.
Le phénomène risque d'avoir des conséquences graves sur le plan environnemental   - 28,2% des terres situées à moins de 250 mètres des côtes en recul sont des milieux naturels de grande valeur écologique tels que des dunes, des landes, etc.

Les enjeux économiques sont aussi fondamentaux pour les littoraux les plus peuplés. Près de 100 communes (une commune littorale sur neuf) touchées par l'érosion disposent de capacités d'accueil touristique supérieures à 10.000 lits. Pour ces collectivités situées principalement sur la Côte d'Opale, la Côte Atlantique, le littoral des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault et sur la Côte d'Azur, le maintien des plages implique chaque année de fortes dépenses. Autre facteur préoccupant, relève l'Ifen : la poursuite de l'urbanisation en bord de mer. Près de 1.600 hectares ont été artificialisés à moins de 500 mètres de la mer entre 1990 et 2000 et les zones urbanisées couvrent aujourd'hui 22,8% des terres situées à moins de 250 mètres des côtes qui s'érodent. Des évolutions inquiétantes dans la mesure où les experts s'attendent à une hausse moyenne du niveau de la mer de 48 cm d'ici à la fin XXIe siècle, avec toutes les conséquences que l'on imagine sur le recul des côtes.

Anne Lenormand

 

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