Logiciel libre - Un nouveau label pour encourager le logiciel libre dans les collectivités
Nantes, Fontaine-en-Isère, Saint-Martin-d'Uriage... autant de collectivités qui, le 15 novembre au soir, ont reçu les encouragements de l'Open Source Summit au vu de leur engagement pour les logiciels libres. Elles avaient jusqu'au 30 septembre pour candidater et obtenir une tribune pour valoriser leur engagement pour les solutions informatiques alternatives.
Parmi les associations qui organisaient cette première remise de label, on comptait l'Adullact (Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres dans les administrations et collectivités territoriales), l'Aful (Association francophone des utilisateurs de logiciels libres), et l'April (Promouvoir et défendre le logiciel libre). On comptait également la participation de Jean-Christophe Elineau d'Aquinetic, cluster en technologies libres et open source du territoire aquitain, pionnier de l'open data en petites collectivités avec le village de Brocas.
Linux dans une ville de 20.000 habitants
Parmi les territoires mis en avant, l'histoire de Fontaine, ville de plus de 20.000 habitants en Isère, est éloquente. L'équipe municipale est engagée dans la promotion du logiciel libre depuis désormais 15 ans ; après l'installation de logiciels open source sur les ordinateurs, c'est désormais au tour du système d'exploitation lui-même d'effectuer une migration. En cette rentrée, les groupes scolaires de Fontaine ont vu leurs ordinateurs adopter une distribution Linux Ubuntu remaniée. Un choix qui suscite aussi une économie substantielle pour la ville, qui gère un parc informatique d'environ 600 appareils.
Les logiciels du secteur public, un sujet encore sensible
Pour autant, l'utilisation des logiciels libres, parfois jugée trop confidentielle dans le secteur public, suscite également des résistances. On l'a vu lors de l'examen parlementaire de la loi pour une République numérique. Alors que les associations promouvant le logiciel libre avaient poussé des amendements donnant une véritable priorité à ces solutions dans les marchés publics informatiques, la mouture finale de la loi, dans son article 16, stipule simplement que les administrations "encouragent l'utilisation des logiciels libres", sans aspect réellement contraignant. Nombreux sont en effet les élus, mais aussi les directeurs des systèmes d'information, qui voudraient voir au contraire une plus forte pénétration des logiciels grand public et des solutions des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) au sein des collectivités. Le partenariat entre Microsoft et le ministère de l'Education nationale, attaqué en justice par les associations défendant le logiciel libre, constitue un bon exemple des tensions entre ces différentes sensibilités.