Un collège rénové pour une rentrée réussie
À Saint-Just-Saint-Rambert, le collège Anne Frank a été rénové et restructuré pour consommer moins d’énergie et mieux correspondre aux besoins des élèves et des équipes pédagogiques. Les travaux se sont terminés pour la rentrée de septembre 2023. Rencontre avec M. Olivier DECLOITRE, principal du collège, et Mme Céline LAROCHE-STÉVIGNON, chargée de mission pour le Département de la Loire : Que pensent-ils de l’établissement rénové après un an d’utilisation ?
Pourriez-vous présenter l’établissement ?
Olivier DECLOITRE : « Le collège Anne Frank a été construit en 1978. La surface totale est de 17 100 m², dont 7653 m² de bâtiments. L’année scolaire dernière nous avons scolarisé 877 élèves, et cette année nous avons une très haute augmentation des effectifs puisque nous attendons 907 élèves à la rentrée de septembre. »
Quels travaux ont été réalisés sur l’établissement ?
Céline LAROCHE-STÉVIGNON : « L’idée était de redonner à l’établissement une image moderne et accueillante.
Nous avons déconstruit des bâtiments, et nous avons surtout fait une extension de 1258 m². C’était un besoin car, depuis cinq ans, il y a une dynamique de hausse en termes d’effectifs (+ 130 élèves). À raison de 30 élèves supplémentaires par an, il fallait adapter les locaux sous peine d’encombrement.
Nous avions plusieurs objectifs techniques : réhabiliter thermiquement l’établissement, et désamianter tous les espaces impactés par les travaux. Aujourd’hui, l’ensemble des bâtiments de l’établissement sont isolés. L’objectif était également de répondre aux normes d’accessibilité et de sécurité.
Au-delà des objectifs techniques, il y avait également un besoin d’amélioration de la fonctionnalité des espaces. Il fallait offrir des locaux plus fonctionnels, mieux pensés, mieux positionnés dans l’établissement. Différents pôles ont été créés pour les élèves : un pôle scientifique, un pôle des arts, un pôle médico-social, un pôle vie scolaire, un pôle sportif, un pôle ULIS. Tous les locaux d’accueil ont été recentrés au même endroit.
L’idée était aussi de mettre les espaces restructurés en rapport avec la pédagogie d’aujourd’hui. Les services départementaux, les différents chefs d’établissement, les équipes pédagogiques et les représentants d’élèves ont travaillé conjointement sur l’aménagement intérieur et la modularité des espaces. »
L'idée était de redonner à l'établissement une image moderne, le réhabiliter et l'adapter à la pédagogie d'aujourd'hui.
Quelles sont les économies énergétiques et budgétaires réalisées ? Sont-elles à la hauteur des promesses ?
Céline LAROCHE- STÉVIGNON : « Aujourd’hui, c’est compliqué d’avoir une vision globale des économies, car les travaux ont été réalisés et livrés de manière progressive pendant 4 ans, et l’année 2024 est encore incomplète. Mais nous savons déjà qu’entre 2021 et 2023, la consommation de gaz a diminué de 29 %. Nous sommes au-delà de l’objectif que nous nous étions fixé, qui était de 15 %. Cela devait nous permettre d’économiser 6350 € par an. Cependant, nous n’avons pas de répercussions financières favorables en raison de l’augmentation du prix du kW / h. Nous avons agrandi, nous consommons beaucoup moins, mais la facturation augmente. L’isolation des bâtiments et la diminution importante de la consommation de fluides ont tout de même permis d’atténuer l’impact financier lié à la hausse du prix de l’énergie.
Nous avons installé un système de télégestion qui permet de piloter et de programmer le chauffage de manière très précise. Cela permet de couper le chauffage dans les zones moins utilisées ou quand la chaleur humaine suffit. C’est un élément important qui a contribué à la baisse de la consommation de gaz et a limité l’impact financier. Concernant l’électricité, l’éclairage LED et des détecteurs de présence ont été installés dans l’établissement. Cela participe également à la baisse de la consommation électrique. »
Quels sont les bénéfices pour les élèves et l’équipe pédagogique ? Quels changements ont-ils remarqués ?
Olivier DECLOITRE : « C’est maintenant l’un des plus beaux établissements de la Loire. On bénéficie de conditions de travail assez exceptionnelles. C’est ce que me disent mes collègues quand ils arrivent, et les parents d’élèves lorsqu’ils rentrent dans l’établissement. Les nouveaux bâtiments et aménagements nous aident à mener une politique éducative qui est centrée sur la réussite de nos élèves. L’année dernière, nous avons eu un taux de réussite de 95,65 % au diplôme national du brevet.
Les nouveaux locaux permettent la différentiation pédagogique. Les salles de cours sont adaptées aux besoins de chaque élève. Nous avons une salle de permanence classique, mais aussi une salle de travaux en commun, un foyer socio-éducatif où les élèves peuvent se détendre. La salle la plus innovante est certainement la salle « murmures », dédiée à la détente et l’apaisement, où les professeurs mettent en place des ateliers pour les élèves qui se sentent en difficulté psychologique.
Tout le monde trouve sa place dans le collège commun à tous grâce aux différents pôles. Cela a apporté une vraie plus-value sur la gestion des flux et l’agressivité des élèves, et une vraie sérénité dans la vie de l’établissement. J’ai donné beaucoup moins de sanctions que l’année dernière.
Notre CDI est certainement le plus beau de l’académie. C’est devenu un lieu central dans l’établissement, où les élèves peuvent trouver une quantité importante d’informations, mais aussi de façons de travailler. Il y a de la littérature, des ludothèques, mais aussi des espaces de travail en numérique, individuel et collectif.
La dernière partie de la restructuration était attachée à améliorer les espaces sportifs de l’établissement. Nous avons mis en place un gazon synthétique, qui a certainement été l’une des plus grandes réussites du projet, puisque tous les élèves ont vraiment investi ce lieu. Lorsqu’il fait beau, certains s’allongent dessus, certains font le tour de la piste d’athlétisme en parlant, d’autres enlèvent leurs chaussures pour jouer. Beaucoup l’utilisent, et cela nous a permis de mieux répartir nos demi-pensionnaires durant la pause de midi, de leur offrir une vraie pause. Et cela a une incidence sur les comportements de chacun. »
C'est l'un des plus beaux établissements de la Loire. Les élèves s'y sentent bien et réussissent.
Que vous a apporté la Banque des Territoires ?
Céline LAROCHE-STÉVIGNON : « Pour le Département, c’est une des plus grosses restructurations menées au cours de ces dernières années. En termes d’investissement financier, cela a coûté 12,8 M€ pour les travaux, ce à quoi s’ajoutent 350 K€ pour le mobilier. Le Département a signé une convention Intracting en mars 2023 dans laquelle il a inscrit 17 collèges parmi les 50 que compte la Loire. Le montant du prêt est de 3,8 M€ pour l’ensemble, dont 500 K€ pour le collège Anne Frank. Cela nous a permis d’inscrire davantage d’établissements publics dans le cadre de notre plan pluriannuel d’investissement, et de pouvoir avancer par rapport à nos objectifs assez ambitieux. Cela a été un vrai booster. »