Culture - Un appel à projet sur le "street art" lancé par le ministère de la Culture
L'appel à projets "street art", lancé en début d'année par le ministère de la Culture pour soutenir des réalisations artistiques relevant de l'art urbain, sera clôturé le 29 février. Les collectivités territoriales peuvent candidater, ainsi que les institutions publiques ou privées, les associations et les artistes eux-mêmes. Les candidatures sont à déposer auprès de la Drac (direction régionale des affaires culturelles) de la région où le projet sera réalisé.
Les œuvres, qui devront être réalisés au cours de l'année 2016, doivent être visibles dans l'espace public et d'un accès gratuit. Ephémères ou pérennes, les œuvres pourront emprunter à tout mode d'expression plastique : affiche, installation, mosaïque, peinture, tag, graff, pochoir, tape art, stickers, yarn bombing, intervention sur le mobilier urbain, projection d'eau... "tout est envisageable", encourage le ministère.
Il apportera son soutien financier "en fonction de chaque projet, de sa qualité artistique, de son ampleur et de son budget prévisionnel". Quatre critères d'évaluation compteront : le fait de créer "une vive interaction avec les territoires dans lesquels ils s'inscrivent" ; d'associer les habitants et/ou usagers des sites au processus de commande (de sa conception à sa réalisation) "dans une logique participative" ; d'inscrire le projet dans des territoires "peu équipés culturellement et artistiquement" ; enfin, le ministère "sera attentif à la prise en compte de la parité femme/homme".
Le second comité interministériel Egalité et Citoyenneté, qui s'était tenu aux Mureaux le 26 octobre 2015, avait annoncé dans son volet Culture le soutien à la réalisation d'œuvres réalisées par des artistes de street art dans le cadre de la commande publique en 2015 et 2016.
Quelques mois auparavant, au printemps 2015, Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, avait adressé une circulaire aux préfets leur demandant de ne pas oublier le volet culture dans les contrats de ville 2015-2020 alors en cours de signature (voir notre article ci-contre du 5 juin 2015). Elle leur suggérait notamment de "prendre en compte les cultures urbaines dans la commande publique (art urbain)".
V.L.
Un graff plutôt qu'un buste de Marianne à la mairie de Sevran
Du street art plutôt qu'un marbre : un graffiti représentant une jeune femme sur fond tricolore a été installé en mai 2015 dans le hall de la mairie de Sevran (Seine-Saint-Denis), alternative au traditionnel buste de Marianne. Intitulée "La Républicaine", l'œuvre du graffeur sevranais Lask représente une jeune femme dont la peau, en noir et blanc, contraste avec la chevelure rousse. Le buste tatoué d'un liseré noir, dans un tracé rappelant les dessins de l'auteur de BD Enki Bilal, elle se couvre la poitrine d'une main, sur fond de drapeau français. "J'ai voulu faire une Marianne qui nous représente, dans laquelle tout le monde puisse se projeter", a expliqué à l'AFP l'artiste, âgé de 37 ans. Cette œuvre permet de montrer "une version un peu plus moderne de notre République, que la République, c'est aussi chez nous", au cœur de la Seine-Saint-Denis, a souligné maire Stéphane Gatignon.
AFP