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Education - Trop de failles dans la sécurité des établissements scolaires

Qu'il s'agisse du risque incendie, des dispositifs "hygiène et sécurité", de risques majeurs ou d'accessibilité, les établissements scolaires peinent à remplir leurs obligations, s'alarme une nouvelle fois l'Observatoire de la sécurité des établissements scolaires dans son dixième rapport annuel.

Risque incendie, hygiène, premiers secours, nuisances environnementales, stockage de produits dangereux, prévention des risques majeurs... l'Observatoire de la sécurité des établissements scolaires considère qu'écoles, collèges et lycées "peuvent mieux faire" en matière de sécurité. C'est ce qu'a déclaré le président de cet observatoire, Jean-Marie Schleret, en présentant le 17 janvier son dixième rapport annuel, qui porte sur l'année scolaire 2004-2005 et sur un échantillon de 2.955 établissements (pour un total de 11.300). Avec, au final, des chiffres très comparables à ceux de l'année précédente.
En matière de sécurité contre l'incendie, il a noté que 8% des collèges et 13% des lycées avaient reçu des avis défavorables des commissions de sécurité, leur demandant des travaux d'urgence. Mais aussi que 50% des collèges et 19% des lycées ne disposaient pas de détecteurs d'incendie, que 43% des collèges et 22% des lycées manquaient de personnels formés à la surveillance et à l'alarme, ou encore que 20% des établissements négligent les exercices d'évacuation pourtant obligatoires.
"La participation des établissements aux questions relatives à l'hygiène et la sécurité diminue encore cette année", déplore par ailleurs l'Observatoire, qui parle de résultats "très préoccupants, tant au niveau de l'intérêt que portent les établissements à ces questions, qu'au niveau de l'application des textes réglementaires".


Les PPMS tardent à se généraliser

Ainsi, plus de la moitié des établissements ne disposent pas de registre de signalement et 44% n'ont pas réuni leur commission d'hygiène et de sécurité au cours de l'année. Quant aux nuisances environnementales, 47% des établissements seulement disposent d'un dossier sur la présence ou non d'amiante, tandis que la moitié ignorent si leurs canalisations d'eau sont en plomb.
S'agissant de la prévention des risques majeurs, la moitié des établissements ne savent pas si leur commune est concernée par un plan de prévention des risques et un tiers ignorent si des installations classées (risque technologique) sont implantées à proximité.
Les plans particuliers de mise en sûreté (PPMS), que les chefs d'établissement ont été invités à élaborer dès 2002, sont encore loin d'être légion. Certes, le taux de réalisation de ces vade-mecum de gestion de crise (mise à l'abri, évacuation éventuelle, répartition des rôles...) progresse d'année en année. Dans une vingtaine de départements, au moins la moitié des écoles primaires ont déjà produit un PPMS, "au prix d'un important travail d'impulsion des responsables académiques, en lien avec les mairies", constate l'Observatoire, qui met par ailleurs en garde contre la tentation de "faire élaborer les PPMS par des cabinets d'audits alors qu'ils doivent être conçus dans le cadre d'une démarche associant l'ensemble de la communauté scolaire".


Sécurité... et accessibilité

La sécurité des équipements sportifs laisse également à désirer. En sachant que l'Observatoire s'apprête précisément à diffuser une nouvelle version de son "Guide de surveillance des équipements et matériels sportifs" destiné aux chefs d'établissements, aux personnels chargés de l'entretien de ces matériels et équipements ou encore aux collectivités locales gestionnaires d'équipements mis à disposition des établissements.
Enfin, l'Observatoire s'est penché cette année sur la question de l'accueil des personnes handicapées. Rappelant que la loi Handicap de février 2005 a introduit de nouvelles obligations en termes d'accessibilité des établissements (accessibilité totale d'ici dix ans), le rapport relève que 28% de ces établissements ont réalisé des travaux en ce sens au cours des trois dernières années? et prévoit que la plupart des collectivités vont devoir s'engager dans des programmes lourds de diagnostic et de travaux. "Certaines collectivités territoriales ont fait le choix politique d?une mise en accessibilité raisonnée en établissant notamment des critères relatifs à l?aménagement de leur territoire", se félicite l'Observatoire, qui cite en exemple le "plan de mise en accessibilité" du conseil général des Bouches-du-Rhône (audit, identification des établissements aptes à accueillir des élèves handicapés moyennant aménagements, offres alternatives lorsque la mise en conformité est impossible?). Avec toujours, souligne Jean-Marie Schleret, la nécessité de lutter contre "l'idée trop répandue que sécurité et accessibilité ne sont pas compatibles".


C. Mallet

 

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