Aménagement numérique - Très haut débit : l'Avicca et la Firip exhortent l'Etat à rassurer les investisseurs privés et publics
L'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca) et la Fédération des industriels des réseaux d'initiative publique (Firip) viennent à leur tour de publier une mise en garde commune sur les risques de dérapage du plan France Très Haut Débit dans le contexte actuel de réforme institutionnelle et de contrainte budgétaire.
Après avoir rappelé l'ampleur d'un chantier industriel qui, en termes de fabrication, de déploiement et d'équipements, va mobiliser 20.000 emplois sur une décennie, sans oublier l'impact aval des réseaux sur l'activité - formation, travail, services culturels, éducation... -, ils en appellent à un sursaut de clarification de la part de l'Etat. Car pour les industriels investisseurs, l'essentiel de la confiance repose sur une visibilité qu'ils disent ne plus avoir, "au moment où les collectivités ont besoin d'industriels performants pour déployer aux meilleurs coûts, car elles vont porter le risque de construction des réseaux pour un montant de 13 milliards d'euros sur un total de 20 milliards, d'ici 2022", rappellent les signataires. Pour effacer les risques de grippage de la machine, l'Avicca et la Firip reviennent sur l'idée d'une gouvernance partagée du plan national au sein d'un établissement public dédié, en l'occurrence la future Agence numérique, et attendent comme autre geste fort que l'Etat "programme l'extinction du cuivre partout où la fibre se déploie".
S'agissant de la réforme institutionnelle, ils semblent déplorer la disparition de la clause de compétence générale "alors qu'elle n'était pas un frein" mais au contraire, "un moyen d'agir et de réunir le financement de ce très lourd chantier d'avenir". Les deux associations souhaitent que le principe de l'action concertée de toutes les collectivités - régions départements intercommunalités - soit maintenu, ce qui scellerait le consensus sur des bases économiques.
Elles demandent en outre au gouvernement d'acter dans les lois de finances les crédits prévus au plan et de finaliser les aides prévues au titre du Feder. Enfin, sachant que 67 départements ont à ce jour déposé un dossier de demandes de subventions au fonds national pour la société numérique, elles invitent le gouvernement à une validation rapide des dossiers afin de lancer les travaux. Le communiqué est signé par une vingtaine de personnalités politiques, dont le sénateur Yves Rome, président de l'Avicca, et Etienne Dugas, président de la Firip.