Culture / Politique de la ville - Treize conventions jumellent grands établissements culturels et zones de sécurité prioritaire en Ile-de-France
Le 12 juillet, Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, et Patrick Kanner, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, ont signé les treize premières conventions de jumelage entre de grands établissements culturels et les zones de sécurité prioritaire (ZSP) de l'Ile-de-France. Cette signature s'est déroulée en présence d'Hélène Geoffroy, secrétaire d'Etat chargée de la ville. Il s'agit là de la mise en œuvre d'une annonce de Manuel Valls lors du comité interministériel du Grand Paris le 15 octobre dernier, sur proposition du préfet d'Ile-de-France, préfet de Paris, Jean-François Carenco (voir nos articles ci-contre des 14 et 19 octobre 2015).
Une grande liberté d'action...
Selon le communiqué des deux ministres, "ces jumelages illustrent la volonté de démocratisation de la culture portée par le Grand Paris". L'idée directrice est d'associer un grand établissement culturel francilien avec le territoire d'une ZSP. La Bibliothèque nationale de France est ainsi associée au quartier de la Grande-Borne et de Grigny 2 à Grigny (Essonne), le château de Versailles jumelé avec Les Mureaux (Yvelines), le musée du Louvre avec des quartiers d'Aulnay-sous-Bois et Sevran (Seine-Saint-Denis), l'Opéra de Paris avec des quartiers de Sarcelles et Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), le musée du Quai Branly-Jacques Chirac avec le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes...
L'objectif de ces jumelages est d'"inventer des actions spécifiques pour les habitants de ces quartiers, de parier sur des aventures artistiques qui font partager aux populations émotion et exigence culturelles". Il vise aussi à "offrir au public, notamment aux plus jeunes, une occasion de devenir acteur des projets culturels et artistiques".
En pratique, les établissements culturels impliqués dans l'opération ont bénéficié d'une grande liberté d'action dans la définition des publics cibles (volume, tranche d'âge, milieu scolaire ou pas...) et dans la conception des projets (expositions in situ, ateliers avec des conservateurs, projets portés en partenariat avec des artistes...).
... et une implication forte des acteurs locaux
La conception des projets - très différents d'un site à l'autre - s'est faite en partenariat avec les acteurs locaux de la ZSP. Elle associe également les acteurs culturels locaux - centres dramatiques nationaux, scènes nationales, centres d'art, musées de France, bibliothèques... -, ainsi que les réseaux d'éducation populaire.
Chaque convention bénéficiera d'un financement de l'Etat, à hauteur de 60.000 euros par an et par projet, sur les crédits de la politique de ville. Ce financement sera maintenu durant les deux à trois ans que doit durer chaque projet.
Même si la simultanéité de ces treize conventions fait l'événement, ce type de partenariat n'est pas une nouveauté pour plusieurs des établissements signataires. Le musée du Quai Branly-Jacques Chirac a, par exemple, déjà mené plusieurs opérations de ce type avec des communes ou villes nouvelles franciliennes - comme Cergy-Pontoise -, même si elles n'étaient pas couvertes par une ZSP.