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Déplacements - Transports franciliens : mobiliser toutes les pistes de financement pour sortir de l'immobilisme ambiant...

L'association TDIE (Transport, développement, intermodalité, environnement), qui regroupe des parlementaires et des acteurs du transport, organisait le 18 décembre une conférence sur les enjeux de la mobilité francilienne. Passé le constat d'une offre peinant de plus en plus à répondre à la demande, des solutions ont été avancées, dans un contexte a fortiori marqué par l'adoption il y a quelques jours du projet de budget 2009 de la région Ile-de-France. Un budget dominé pour près d'un quart par l'enveloppe transports. Malgré cela, "le retard d'investissement public reste conséquent et le schéma étoilé du réseau inadapté aux perspectives de développement économique", a pointé Jérôme Dubus, délégué général du Medef IDF. Dans le cadre de la réflexion sur le Grand Paris, dont le syndicat mixte devrait être créé en 2009, de nouveaux plans de financement vont être discutés. Les montants avancés se chiffrent en dizaines de milliards d'euros.
Il faut dire que les projets à financer ne manquent pas. Réseau Ferré de France (RFF) en liste huit d'ordre "structurant et prioritaire". Hervé Lefevre, délégué régional de Keolis, soulignant pour sa part que derrière les grands projets, le travail au quotidien avec les élus devait continuer pour "créer des axes plus modestes de par leur taille, mais non moins structurants à l'échelle de pôles et bassins d'agglomération en pleine croissance". Quant au vaste projet de ligne de rocade de banlieue à Paris Arc Express/Métrophérique, il est inscrit au schéma directeur de la région et devrait faire l'objet d'un débat public au second semestre 2009. Le potentiel de développement de l'aménagement que comporte ce projet, a fait rappeler à Alain Meyere, directeur mobilité à l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (Iaurif), "qu'entre transports publics et aménagement, il prédomine une difficulté pour faire concorder les calendriers". C'est d'ailleurs pour y pallier que l'Iaurif élabore une méthode visant à aider le Stif à mieux impliquer les élus concernés, projet par projet, afin qu'ils puissent se mobiliser à temps.

Pas de solution miracle

Toujours en phase d'étude, le projet de prolongement d'Eole se verra également soumis pour avis à la Commission nationale du débat public. Il est quasi admis que son prolongement à l'Ouest fera l'objet d'une contribution de 100 à 150 millions d'euros de la part de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (EPAD). Reste que de nombreuses autres sources de financement doivent être mobilisées pour sortir d'un certain immobilisme ambiant. Sans être dépossédés de moyens, les principaux acteurs des transports franciliens ne cachent pas être limités dans leur force de frappe. Si RFF couvre ainsi ses charges d'infrastructures grâce aux péages versés par Transilien, il dégage trop peu d'autres recettes pour développer véritablement son réseau. Quant au Syndicat des transports Ile-de-France (Stif), il a accéléré son rythme de déploiement de financements pour redonner une marge de manoeuvre aux opérateurs, parer le plus urgent et répondre aux défis fixés à court terme. Par exemple celui des normes d'accessibilité du réseau, un chantier estimé à plus d'un milliard d'euros, pour lequel aucun financement n'a été fixé. A l'horizon 2015, il a aussi été rappelé que l'endettement du Stif atteindra deux milliards d'euros, un montant qu'il faudra bien un jour renflouer.
D'ici là, pas de solution miracle, aucune piste de financement n'est donc écartée. On n'hésite plus à reparler d'augmenter les seuils tarifaires ou le versement transports assuré par les employeurs. A terme, le Stif aimerait récupérer le Fonds d'aménagement pour la région Île-de-France (Farif), alimenté par une taxe sur les bureaux et centres commerciaux. "Absorbé en 2000 par l'Etat, il n'est plus une ressource que les collectivités peuvent clairement mobiliser", a indiqué Sophie Mougard, directrice générale du Stif. Autres pistes évoquées : les partenariats public-privé (PPP) ou encore la captation de la rente foncière réalisée par les aménagements ayant profité d'une dynamique de transports. La seconde piste prête le plus à polémique. "La dégradation de la situation économique aidant, les maires ne disposent que de peu de réponses et ne peuvent qu'agir à la marge. Le partenaire indispensable en termes de développement d'infrastructures demeure donc l'Etat", a ajouté Claude Pernès, maire de Rosny-sous-Bois et président de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif).

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

 

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