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Transitions collectives : premières expérimentations début février

À l'occasion d'une réunion de travail le 6 janvier 2021, Élisabeth Borne et les partenaires sociaux ont finalisé le modus operandi du nouveau dispositif devant permettre aux salariés dont le poste est menacé d'être embauchés par une autre entreprise du même bassin qui peine à recruter, moyennant une formation au nouveau métier. De premiers projets pourraient se concrétiser dans moins d'un mois.

L'ordre du jour du premier conseil des ministres de l'année le 6 janvier 2021 comptait un état des lieux détaillé des politiques de l'emploi (voir encadrés ci-dessous) avec comme principale nouveauté un point d'étape sur la mise en place de "transitions collectives" destinées à accompagner les reconversions professionnelles sur un même bassin d'emploi. Plus tard dans la journée, le ministère du Travail et les partenaires sociaux ont finalisé la phase d'élaboration du dispositif qui doit rester "le plus simple possible et très rapide à mettre en œuvre", a rappelé le cabinet de la ministre du Travail à l'issue de la réunion de travail "conclusive" sur cette formule totalement inédite. 

100 réponses à l'AMI 

Délicat à concrétiser, ce nouvel outil censé endiguer la probable forte progression du chômage fait l'objet depuis fin 2020 d'un appel à manifestation d'intérêt qui a d'ores et déjà reçu 100 réponses dont 40 concernent les secteurs labellisés territoires d'industrie, a annoncé le cabinet de la ministre du Travail le 6 janvier à l'issue de cette réunion de travail. Le ministère a mis en avant "la grande diversité des projets portés tant par des branches professionnelles, des groupements d'entreprise, des collectivité territoriales ou encore des associations. En Centre-Val de Loire par exemple, un projet est porté par plusieurs partenaires : la Direccte, la région, l'agence du développement, un Opco, des grandes entreprises du territoire, l'Apec, le Carif-Oref…
"Ils méritent toutefois d'être muris et donc accompagnés afin de servir rapidement de support à des expérimentations", a ajouté l'entourage d'Élisabeth Borne. En revanche, les dossiers présentés par des organismes de formation ne seront pas retenus, "car ils ne figurent pas dans les attendus", justifie le ministère du Travail rappelant que le dispositif "transitions collectives" concerne les emplois menacés ou en recrutement. 

Faire connaître le dispositif et rassurer les salariés 

Dès la semaine prochaine, les instructions seront envoyées aux services concernés (Direccte, Opco, organisations professionnelles) dans chaque territoire pour qu'ils puissent s'emparer du dispositif. "Quelques livrables seront finalisés dans la semaine", précise l'entourage d'Élisabeth Borne. Pour rappel, pour être engagée, la formule doit faire l'objet d'un accord de type GPEC (facultatif pour les entreprises de moins de 300 salariés et obligatoire pour les autres) conclu avec les partenaires sociaux de l'entreprise. 
Tout l'enjeu va consister à faire connaître la formule tant auprès des entreprises que des salariés qui pourraient être réticents à lâcher des droits acquis notamment dans le cadre d'un licenciement pour s'engager dans une voie expérimentale et donc inconnue. Mais le ministère du Travail prend les devants en assurant que les salariés acceptant la transition collective seront "accompagnés" dans la durée, dans le sens où même si le projet de formation échoue, leur contrat de travail au sein de leur entreprise de départ sera garanti et donc les droits qui y sont rattachés, dont son éventuelle rupture. 
Le ministère du Travail espère lancer les premières expérimentations début février. 

2020 : meilleure année pour l'apprentissage

Le conseil des ministres du 6 janvier 2021 a été l'occasion pour la ministre du Travail de rappeler les bons résultats 2020 de l'apprentissage avec 440.000 contrats conclus, soit "la meilleure rentrée de l'histoire" et d'annoncer la "poursuite en 2021 de cette dynamique en développant notamment la voie de l'apprentissage sur de nouveaux métiers". Idem pour les entrées en formation notamment via le PIC (plan d'investissement dans les compétences) avec 900.000 entrées et 930.000 sollicitées par l'intermédiaire du CPF (compte professionnel de formation), soit "respectivement 80% et 75% des objectifs fixés pour 2022", a fait valoir le ministère du Travail se réjouissant également du succès du plan "1jeune1solution". 
Depuis son déploiement en août 2020, plus d'un million de jeunes de moins de 26 ans ont été recrutée en contrat à durée indéterminée ou déterminée de plus de 3 mois (stable par rapport à 2019). En 2020, 560.000 parcours d'insertion dédiés aux jeunes ont également été engagés. Quant à la plateforme numérique #1jeune1solution lancée le 19 novembre, elle a reçu près de 500.000 visiteurs uniques, plus d'1,1 million de recherches d'emploi et près de 1.000 entreprises engagées pour les jeunes.
Enfin, 141.000 personnes ont bénéficié en 2020 d'un dispositif d'insertion par l'activité économique. L'objectif pour 2021 est de créer 60.000 emplois supplémentaires et de "développer le volume d'affaires du secteur, notamment en stimulant les achats inclusifs".
Concernant l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, 31 000 entreprises ont déjà publié leur index, ce qui représente 75% de l'objectif de 2022.

Une facture à 40 milliards pour l'activité partielle

12 millions de salariés ont bénéficié en 2020 de l'activité partielle (9 millions au printemps et 3 millions à l'automne). "De l'ordre de 30 milliards d'euros ont été mobilisés en 2020 et plus de 10 milliards d'euros sont prévus pour 2021", rappelle le ministère du Travail. Créée pour accompagner "les secteurs plus durablement affectés par la crise", l'activité partielle de longue durée (APLD) concerne 7.500 établissements et "protège" 400.000 salariés. En 2020, 350.000 salariés en activité partielle ou en APLD ont par ailleurs pu bénéficier de formations financées par l'État.