Transitions collectives : les collectivités parties prenantes dans les 98 premiers projets retenus
Le ministère du Travail a dévoilé le vendredi 22 janvier 2021 la très attendue liste des 98 projets reçus dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé fin 2020 dans le cadre de l'expérimentation du dispositif Transitions collectives. Les collectivités et leurs satellites sont très impliqués.
Lancé le 28 novembre 2020 par le gouvernement, l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour le déploiement du dispositif Transitions collectives, qui vise à faciliter les reconversions professionnelles des salariés dont les emplois sont fragilisés afin qu'ils se positionnent vers des métiers porteurs localement, a reçu 98 réponses, émanant de toutes les régions.
C'est en Auvergne-Rhône-Alpes que l'on recense le plus grand nombre de projets (15), comme le révèle la synthèse élaborée par le ministère du Travail et dévoilée vendredi 22 janvier 2021. Suivent ensuite l'Île-de-France et la Nouvelle-Aquitaine (8 projets chacune), les régions Grand Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur (6), la Bourgogne, la Bretagne et la Normandie (5), les Hauts-de-France (4), le Centre-Val de Loire (3) et, enfin, les Pays de la Loire et les outre-mer (2).
Des collectivités locales de toute taille
Parmi les porteurs de projet, à côté des acteurs économiques (branches professionnelles, syndicats employeurs, chambres consulaires…), des organismes de formation et des opérateurs de compétences (Opco), les collectivités territoriales sont bien représentées et ce à toutes les échelles, depuis la communauté de communes (Porte de DrômArdèche, Sarrebourg Moselle sud, Dunkerque) jusqu'à la région, en passant par les agglomérations (Pays d'Issoire, le Grand Chalon, Fougères agglomération, Saint-Quentin-en-Yvelines), les communautés urbaines (Le Havre Seine métropole) et les métropoles (Lyon), sans oublier la ville de Paris. Elles sont ainsi impliquées, elles ou leurs satellites (maisons de l'emploi, agences de développement économique, agences d'attractivité…) dans plus de la moitié des 75 projets faisant l'objet d'une présentation par le ministère.
Des projets interrégionaux
À ces projets, s'en ajoutent 14 autres "nécessitant une étude plus approfondie" avant d'être intégrés à la synthèse et 9 projets d'envergure nationale ou interrégionale. Ces derniers concernent, pour quatre d'entre eux, des filières spécifiques : filière maritime et métiers embarqués, construction, entreprises de proximité et enfin logistique. Un autre projet interrégional est porté par un constructeur automobile "qui propose de mettre au service du collectif son réseau de partenaires, son savoir-faire en ingénierie formation et transition professionnelle dans six régions (Hauts-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Normandie et Bretagne)", détaille le ministère, tandis que le projet national "ENVI", relatif à l'entrepreneuriat, affiche l'ambition "d'être la première école implantée dans toutes les régions de France et veut transformer les anciens salariés en indépendants nouvelle génération".
Expérimentation de prêt de main-d'œuvre
Enfin, trois projets interrégionaux sont ciblés sur des territoires d'industrie, ce qui est le cas de 46 projets sur les 98 soumis à l'AMI. Aux côtés de ces derniers, on recense des programmes d'accompagnement plus généralistes, à l'image par exemple de ceux portés, en Auvergne Rhône-Alpes, par le Medef et l'Aract (Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail) : le premier prévoit le déploiement d'une équipe de chargés de missions dédiés, coordonnée au niveau régional, dont la mission "est d'être des interlocuteurs uniques sur chaque département afin de favoriser la création de liens étroits entre tous les acteurs de l'emploi et de la formation, d'identifier les entreprises potentiellement concernées et intéressées par le dispositif Transitions collectives et de leur apporter un premier niveau d'information", tandis que le second propose une expérimentation sur 10 territoires axée sur le prêt de main-d'œuvre en complémentarité des parcours de Transitions collectives.
Lorsqu'ils sont ciblés sur un secteur spécifique, les projets Transitions collectives concernent soit des métiers en tension (métiers du soin et de l'aide à domicile en Auvergne-Rhône-Alpes), soit des filières d'excellence (automobile et aéronautique à Versailles-Saclay en Ile-de-France) ou au contraire très impactées par la crise. Ainsi, en Occitanie, le groupe Airbus porte un projet visant la reconversion des salariés de l'aéronautique, tandis qu'à Paris, la Maison de l'emploi de la capitale cible les secteurs de l'hôtellerie-restauration, de la culture et de l'événementiel.