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Tourisme - Tourisme outre-mer : du mieux, mais encore du retard à rattraper

Ericka Bareigts, la nouvelle ministre des Outre-mer, a clôturé, le 19 septembre, la première édition des Rencontres du tourisme d'outre-mer. Cette manifestation regroupait opérateurs, professionnels du tourisme, collectivités territoriales et services de l'Etat. Elle a été l'occasion - un peu plus de deux ans après un rapport sévère de la Cour des comptes sur l'inefficacité des politiques du tourisme outre-mer (voir notre article ci-contre du 11 février 2014) - de dresser un état des lieux et de tracer certaines pistes d'évolution.

Des atouts mal exploités

L'intervention d'Ericka Bareigts montre que la situation évolue... lentement. Côté atouts, la ministre a rappelé - comme tous les rapports sur la question - "que les territoires ultramarins regorgent de potentiels à exploiter". "Nous avons des terres somptueuses, des villes d'art et d'histoire, un patrimoine magnifique, une biodiversité très riche, une multiculturalité exemplaire, une gastronomie renommée...", a-t-elle déclaré.
Mais, côté constat économique, les choses tardent à bouger. Ainsi, le tourisme représente toujours moins de 10% du PIB outre-mer, pour une moyenne nationale de 7%. Ce taux est même inférieur à 5% dans certains territoires comme La Réunion. Il existe néanmoins quelques signaux prometteurs. Par exemple, la fréquentation de la Nouvelle-Calédonie a progressé de 6,3% en 2015 par rapport à 2014, tandis que la fréquentation hôtelière à La Réunion augmentait de 11%, repassant ainsi la barre symbolique du million de nuitées, soit le meilleur résultat depuis six ans.
Mais Ericka Bareigts estime qu'"il faut aller plus loin et nous donner les moyens pour assurer un meilleur développement, une plus grande attractivité du secteur". Et la ministre trace un certain nombre de pistes. La première consisterait à mieux prendre en compte les Outre-mer dans le marketing national et la promotion de la destination France. Il n'est toutefois pas sûr que cette piste soit la plus porteuse à un moment où l'attention et les moyens sont concentrés sur le redressement de la fréquentation touristique à Paris et sur la Côte-d'Azur, après les attentats.
Autre mesure annoncée : la ministre souhaite "accompagner nos collectivités pour développer des formations, notamment en langues, qui permettraient à nos compatriotes de déployer leurs talents dans leurs bassins régionaux et à nos économies de mieux s'inscrire dans leur espace géographique".

La question centrale de la gouvernance

La question centrale reste toutefois celle de la gouvernance du tourisme, dont les incohérences sont pointées du doigt par le rapport de la Cour des comptes. La Cour estime en effet que "les collectivités chargées du tourisme n'ont pas su définir et impulser une politique innovante". Ericka Bareigts plaide donc pour le développement d'"une vraie stratégie commune et d'un pilotage efficace". Cela passe notamment par la mise en place d'une nouvelle communication, avec Atout France, "dans une optique plus ambitieuse de coordination avec le marketing national", par une évolution du cluster Outre-mer et par une plus grande ouverture aux touristes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
La ministre a également évoqué - prudemment - la question du "désenclavement aérien" et celle d'une meilleure utilisation des crédits des programmes d'investissements d'avenir (PIA3). Enfin, Ericka Bareigts a aussi annoncé la pérennisation des Rencontres du tourisme outre-mer, "pour qu'elles deviennent un rendez-vous annuel", ainsi que leur déclinaison au niveau régional.
 

 

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