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Toulouse équipée du premier réseau de froid alimenté en totalité par la valorisation énergétique des déchets

La métropole de Toulouse a inauguré jeudi 7 septembre un réseau de froid alimenté à 100% par valorisation énergétique des déchets, un dispositif présenté comme une première en France par la collectivité et l'opérateur du réseau. Situé dans le quartier de la Cartoucherie, dans l'ouest de Toulouse, le réseau dessert depuis le 15 mai les 12.000 m² du pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé et 7.000 m² de bureaux. Il doit être étendu à 54.000 m² de locaux administratifs d'ici 2025.

Valorisation de l'excédent d'énergie thermique l'été

Alors que dans "plus de 95% des réseaux", la production de froid est assurée par la production d’électricité, indique la collectivité, le réseau toulousain est alimenté par la combustion des 275.000 tonnes de déchets ménagers et industriels de la métropole qui sont incinérés chaque année dans le Centre de valorisation énergétique du Mirail. Il s’étend jusqu'à des sous-stations pour distribuer de la chaleur. En hiver, il est utilisé pour le chauffage de bureaux et de logements et en été pour la climatisation des locaux, de façon à valoriser en période estivale l’excédent d’énergie thermique produit par la combustion des déchets. Pour passer de la chaleur au froid distribué aux abonnés, des technologies d’absorption sont utilisées pour produire dans trois sous-stations de l’eau glacée alimentant les réseaux de climatisation dans les bâtiments.
Le réseau de chaleur et de froid, géré et exploité par l'entreprise Eneriance (filiale de Coriance, groupe français dont l'actionnaire principal est l'australien FSI) représente un investissement total de 2,7 millions d'euros. Sélectionné dans le cadre de l’appel à projets "AAP froid" de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), il a bénéficié de la part de celle-ci d’un financement de 512.000 euros.

Réduction des émissions de CO2

Par comparaison avec une alimentation 100% électrique, ce système "va permettre d'éviter les émissions de 57 tonnes de CO2 par an pour le froid" et 1.512 tonnes de CO2 pour le chauffage, soit l’équivalent des émissions de 1.300 voitures, selon la collectivité.
Il existe quelque 650 réseaux de chaleur en France mais seulement une vingtaine de réseaux de froid, a indiqué à l'AFP Guillaume Planchot, président de Via Séva, une association qui réunit les entreprises du secteur (notamment Dalkia, filiale d'EDF, Cofely, filiale d'Engie, Coriance et Idex). Les réseaux combinant le chaud et le froid, qui "s'adressent à des quartiers tertiaires et résidentiels, avec un équilibre entre les besoins de chaud et de froid", sont moins d'une dizaine en France. Il en existe notamment dans le quartier de La Défense, à Boulogne-Billancourt et Montpellier, et des projets ont été lancés à Lyon, Bordeaux et Paris-Saclay, indique-t-il.

 

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