Les tiers-lieux ruraux productifs, un modèle complexe en expansion

Comment les tiers-lieux ruraux dynamisent-ils leur zone d’implantation ? À quels défis financiers font-ils face ? La Banque des Territoires dresse le constat dans un livre blanc exclusif.

Les tiers-lieux ruraux à vocation productive et leur nécessaire diversité

Les tiers-lieux productifs, ou fablabs, s’adressent à un public varié composé aussi bien de professionnels que d’amateurs. L’objectif : encourager et faciliter la production et le développement des compétences à l’échelle locale. Cette approche en circuit court est utile, innovante et économique pour les bénéficiaires dont le budget est, lui aussi, limité.

Dans ce livre blanc, la Banque des Territoires souligne l’activité protéiforme des tiers-lieux en milieu rural. Celle-ci s’articule en effet souvent autour de plusieurs offres :

  • la location de machines ;
  • le prototypage ou la production en petites séries ;
  • la formation à l’utilisation des machines ;
  • la location d’espaces de travail partagés.

En cause : la multitude des profils ciblés… mais aussi les obstacles auxquels font face ces établissements, les poussant à multiplier leurs sources de revenus.

 

Des espaces confrontés à des obstacles financiers et économiques

Deux enjeux majeurs impactent les tiers-lieux en zone rurale : les difficultés inhérentes au modèle d’activité, et le contexte économique.

Malgré la diversification de leurs sources de revenus, les gérants peinent à atteindre l’équilibre financier. En effet, le modèle implique :

  • des frais de fonctionnement élevés (loyer, salaires du personnel qualifié, maintenance des équipements, etc.) ;
  • des offres qui peinent à être compétitives ;
  • le montant élevé des investissements initiaux ;
  • une clientèle ponctuelle et parfois éphémère.

L’autre difficulté des tiers-lieux ruraux à vocation productive soulignée dans ce livre blanc ? La conjecture économique, qui contribue à rendre les fablabs en zone rurale vulnérables, avec de lourdes conséquences financières mais aussi humaines pour leurs administrateurs.

C’est là qu’interviennent l’État et les collectivités locales. Malgré des contraintes budgétaires de plus en plus importantes, la sphère publique continue de financer le développement des tiers-lieux à hauteur de 50 % – des subventions sans lesquelles de nombreux espaces seraient contraints de fermer leurs portes.

 

Quand les tiers-lieux ruraux deviennent des moteurs de productivité

Malgré l'instabilité du modèle, les tiers-lieux productifs en zone rurale sont une véritable valeur ajoutée pour leur territoire d'implantation. Leurs atouts ?

  • leur capacité à tisser du lien à l’échelle locale entre la population, les associations, les acteurs économiques et les collectivités ;
  • leur fort potentiel de développement en tant que filières de production vertueuses car locales et durables ;
  • leur utilité comme outil de réindustrialisation des territoires ruraux.

À ce titre, leur nombre est en constante augmentation : la France en comptabilisait déjà 3 500 en 2023 (contre 1 800 en 2018) selon l’Observatoire France Tiers-Lieux.

Pour favoriser ce développement, il faut aider les tiers-lieux à dépasser les contraintes de leurs capacités logistiques et financières. Cette mission doit être menée de concert par les collectivités territoriales et l’État, avec le soutien d’acteurs financiers tels que la Banque des Territoires.

Vous souhaitez en savoir plus sur les tiers-lieux ruraux à vocation productive ? Découvrez nos pistes et observations, formulées dans le cadre de notre contribution au programme France Ruralités. Le plus : 10 tiers-lieux présentés en annexe.

Cette publication a été réalisée par Frédéric Weill, Futuribles, et Benoît Dumolin, Médiacteurs et pilotée par Sylvain Baudet, expert Ruralités de la Banque des Territoires.

  • Type : Guide