"Territoires d’industrie 4.0" : 41 lauréats du 2e AMI pour doper les compétences
Lancé le 26 novembre 2021, l’appel à manifestation d’intérêt "Territoires d’industrie 4.0 : anticiper les compétences de demain" a sélectionné 41 lauréats sur 59 candidats qui ont été dévoilés le 8 juillet 2022. Dédié au développement des compétences industrielles, ils bénéficieront d’un accompagnement sur-mesure de l’Etat et de la Banque des Territoires. Focus sur quelques projets emblématiques.
Après un premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) de Territoires d’industrie qui permettra de doubler les écoles de production d’ici à la rentrée 2023 (39 projets soutenus en 2021), l’Etat et la Banque des Territoires ont poursuivi la démarche en lançant une action spécifique aux compétences et métiers liés à l’industrie 4.0. "La transition numérique représente une opportunité forte de montée en compétences, de transformation et de regain d’attractivité des métiers industriels", a expliqué Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, à l’occasion de l’annonce des lauréats, le 8 juillet, d’un deuxième AMI dédié plus spécifiquement au développement des compétences. L’AMI "Territoires d’industrie 4.0 : anticiper les compétences de demain" a retenu 41 projets, sélectionnés dans 12 régions métropolitaines et deux en outre-mer. Entre son lancement en novembre 2021 et la clôture des candidatures en mars dernier, le comité avait reçu 59 dossiers. L’objectif de la démarche dotée d’un budget de 10 millions d’euros, est de répondre à une double problématique : pour les acteurs de la formation, il s’agit de développer des formations nouvelles répondant aux besoins des industriels et pour les industriels, il s’agit parallèlement d’intégrer ces technologies et compétences inédites aux processus actuels de production.
Accompagnement "sur-mesure"
L’AMI vise à "soutenir la modernisation des plateaux techniques de centres de formation existants vers les standards du 4.0, le développement d’équipements pédagogiques innovants et la création de nouvelles formations aux futurs métiers industriels", précisent les parties prenantes. Tout l’intérêt pour les lauréats consiste aussi à bénéficier d’un accompagnement "sur-mesure" de la part de l’Etat et de la Banque des Territoires : la seconde finance en amont l’ingénierie du projet afin de réaliser des études et le premier, via le Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires financent ceux-ci ainsi que l’amorçage du projet. Fédérations patronales, chambres de commerce et d’industrie, Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), universités ou associations : les porteurs de projets représentent la diversité des acteurs de la formation et des dynamiques industrielles locales.
Formation d’ingénieur en Big Data et intelligence artificielle
En Bourgogne-Franche-Comté, le Cnam de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a proposé le projet "Big Data Chalon", déployé dans le cadre de l’Usinerie et visant à ouvrir une formation d’ingénieur en Big Data et intelligence artificielle. L’investissement porte notamment sur l’acquisition de matériel informatique pour le calcul scientifique industriel et le développement d’applications de réalité mixte et d’intelligence artificielle pour l’industrie 4.0. "Il y a un vrai besoin de traiter ces données massives et de s’adjoindre l’aide de l’IA afin d’épauler l’enseignement et la recherche, mais aussi de créer une forme d’attractivité", a expliqué Christophe Decreuse, directeur régional du Cnam Bourgogne Franche-Comté. En Ile-de-France, le campus CESI de Nanterre (Hauts-de-Seine) a été choisi avec sa "Plateforme ouverte et industrielle de réalité étendue pour la formation et le rayonnement" (POIRE-FR). Cette plateforme intégrera des technologies liées aux réalités immersives (virtuelle, augmentée et mixte), des solutions logicielles, des environnements industriels et de chantiers réalistes, des parcours de formation (Maintenance, BIM, QHSE, Conception, Fabrication additive...), des tests et benchmarks auprès de groupes d'apprenants et des actions de diffusion.
En Nouvelle-Aquitaine, l’Ensam Bordeaux porte l’ambition de spécifier physiquement et virtuellement une plateforme d’assemblage-désassemblage reconfigurable sur le site de l’Ecole des Arts et Métiers pour la formation initiale et continue. Le projet propose également un jumeau numérique de format réduit permettant à des apprenants dispersés sur le territoire de bénéficier d’un enseignement de qualité et aux industriels de trouver un accompagnement personnalisé de proximité. "Cette plateforme identifiera en outre des problématiques de maintenance, de recyclage ou encore de développement durable. Nous visons 1 400 apprenants, avec une première vague dès septembre 2023", a de son côté indiqué Xavier Château, directeur général adjoint du groupe Arts et Métiers.
170 projets soutenus dans le cadre de Territoires d'industrieFace à l’enjeu de l’accélération du développement des compétences industrielles pour assurer la réindustrialisation des territoires, plusieurs actions ont été menées pour soutenir l’offre en formation au plus près des besoins. La plupart des actions se sont déployées avec des partenaires du programme Territoires d’industrie. Ainsi, l’AMI "Au cœur des territoires" déployé avec le Cnam et le programme Action cœur de ville a permis l’ouverture de plus de 75 centres de formation Cnam directement adaptés aux besoins spécifiques de leur bassin d’emplois. Avec la Banque des Territoires, le programme Territoires d’industrie a soutenu 39 projets d’écoles de production sur les métiers de l’industrie dans le cadre de l’AMI "Écoles de production". La Banque des Territoires est également partenaire des Villages Afpa, programme qui vise à transformer les centres Afpa en tiers-lieux de l’insertion professionnelle et sociale, de l’émancipation citoyenne et de l’entrepreneuriat. Au total, ce sont près de 170 projets relatifs à la création de nouvelles compétences qui ont été soutenus dans le cadre de Territoires d'industrie. |