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Tensions sur l'approvisionnement électrique cet hiver : pas de risque de black-out, assure le gouvernement

Malgré les tensions actuelles sur l'approvisionnement électrique, le pays ne risque pas d'être plongé dans le noir cet hiver, a assuré Bérangère Abba, secrétaire d'État à la Biodiversité, lors d'un débat au Sénat ce 12 janvier. Mais une partie des sénateurs est remontée au créneau sur le nucléaire, critiquant la décision de fermeture de la centrale de Fessenheim l'an dernier.

"Les Français et les Françaises seront approvisionnés sans difficulté et nous ne risquons aucun blackout", a déclaré au Sénat ce 12 janvier la secrétaire d'État à la Biodiversité, Bérangère Abba. "Nous ne serons en aucun cas confrontés à des situation de black-out, donc de coupures massives et non contrôlées sur le réseau. La sécurité de notre approvisionnement électrique est tout à fait garantie", a-t-elle insisté. "Ce n'est qu'en cas de vague de froid rigoureux et inhabituel, si les températures devenaient sensiblement inférieures aux normales de saison de plusieurs degrés en moyenne pendant plusieurs jours consécutifs qu'un point de vigilance subsisterait", a-t-elle toutefois ajouté.
Le gestionnaire du réseau disposerait alors de plusieurs leviers, y compris des coupures temporaires et contrôlées, "improbables" et "en dernier recours". "Il ne s'agit surtout pas de mettre le France dans le noir", a-t-elle souligné.

Appel à la vigilance de RTE

Ce débat au Sénat sur le risque de "black-out" était organisé à l'initiative du groupe Les Républicains. Il intervient alors que le gestionnaire du réseau RTE a prévenu que la France pourrait connaître des difficultés d'approvisionnement électrique cet hiver, notamment en cas de vague de froid au mois de février, la crise sanitaire ayant perturbé la maintenance des réacteurs nucléaires - sur un total de 58, neuf seront arrêtés en février et cinq en mars, a ainsi rappelé Daniel Grémillet, sénateur LR des Vosges et rapporteur pour avis sur les crédits Énergie. Ce 8 janvier au matin, RTE avait appelé les Français à limiter leur consommation en raison du froid, la marge de sécurité étant alors limitée. L'approvisionnement avait toutefois été assuré sans incident.

1,8 GW de production en moins du fait de la fermeture de Fessenheim

Dans ce contexte, une partie de l'opposition a une nouvelle fois vivement critiqué la décision de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) l'an dernier. "Le gouvernement a privé la France d'une puissance de production de 1,8 GW, ce qui représente 1.800 éoliennes de 1 MW ou 15 centrales thermiques", a regretté le sénateur (LR) Daniel Gremillet en introduction du débat. "Nous n'avons pas fini d'en payer les conséquences, nous rendant plus dépendants aux importations d’électricité y compris d’origine fossile." Dans un communiqué, la commission des affaires économiques du Sénat pointe cette situation qui risque de perdurer jusqu’en 2023 et "va accroître notre empreinte climatique". Elle juge aussi "urgente" la mise en œuvre des préconisations qu'elle avait faites en juillet dernier pour garantir la sécurité d’approvisionnement, à savoir "l’intensification des appels d’offres en matière d’effacements de consommation, le rehaussement du chèque énergie à l’attention des ménages en situation de précarité énergétique, le renforcement des dispositifs de soutien à la rénovation énergétique, notamment en matière de régulation et de programmation."
"Les deux réacteurs de Fessenheim n'auraient pas été suffisants à eux seuls pour changer la donne", a répondu Bérangère Abba aux sénateurs, soulignant que la centrale aurait aussi eu besoin d'investissements importants pour continuer à fonctionner. "L'épisode actuel nous montre plus que jamais l'importance de diversifier notre 'mix' (bouquet, NDLR) électrique pour ne pas dépendre d'une seule source d'énergie et pour renforcer la résilience du réseau", a-t-elle fait valoir.

 

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