Taxe foncière tenant compte des revenus : "Cette idée-là n'est pas sur la table", tranche Edouard Philippe
Edouard Philippe a exclu mardi l'idée que la taxe foncière puisse être à l'avenir calculée en fonction des revenus, une piste de réforme récemment évoquée par Gérald Darmanin.
Lors d'une audition au Sénat le 12 mars, le ministre des Comptes publics avait suggéré qu'on puisse "considérer que l'impôt local fondé sur la propriété soit fonction de la valeur locative du quartier, mais aussi du revenu", afin "d'éviter les iniquités".
Une piste clairement écartée par le Premier ministre qui, invité de "Bourdin Direct" sur RMC et BFM TV, a indiqué avoir "entendu ça", parlant d'un "concours Lépine des idées" sur la refonte de la fiscalité locale…
Edouard Philippe s'est exprimé en ces termes : "Le mécanisme dans lequel nous sommes entrés - avec l'introduction d'un point de TVA pour les régions, avec la suppression de la taxe d'habitation… - impose un exercice complet de remise à plat de la fiscalité locale. C'est très compliqué, il ne faut pas se planter. On a commencé à réfléchir. Entre commencer à réfléchir - discuter avec les élus locaux, discuter avec les experts, les spécialistes de finances publiques… - et avoir des solutions, eh bien ce n'est pas pour tout de suite. Donc on va prendre le temps. Et je ne doute pas qu'au fur et à mesure de la réflexion, il y aura quelqu'un qui va balancer une idée, comme ça, dans le débat - 'Tiens si on faisait ça'. Tant que rien n'est arbitré, rien n'est arbitré. Et cette idée-là n'est pas sur la table."
S'agissant en revanche de l'éventualité d'un rétablissement de la demi-part fiscale des veuves, supprimée en deux temps en 2008 et 2013, le chef du gouvernement s'est montré plus ouvert : "C'est une mesure qui n'est pas arbitrée, pas encore décidée", a-t-il simplement déclaré, disant avoir "entendu" ceux qui dans la majorité la réclament, comme le député LREM Sacha Houlié. Est-elle possible ? "Tout est possible, pour autant (...) qu'on conserve la direction et la cohérence de l'action que je mène", notamment le besoin de "maîtriser" les finances publiques. "On va mettre en oeuvre beaucoup de mesures de justice, mais je veux le faire à un rythme maîtrisé, sans promettre des choses que je ne suis pas capable de tenir", a-t-il souligné.