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Rythmes scolaires - Taux d'encadrement de toutes les activités périscolaires : allégera ? allégera pas ?

L'uniformisation des taux d'encadrement devrait se faire, sous la pression des associations d'élus, AMF en tête. Les animateurs, qui contestent l'idée, en appellent au Premier ministre pour lui rappeler que la réforme des rythmes ne devrait pas être "exclusivement guidée par des logiques économiques". Les maires demandent aussi davantage de cohérence de l'Etat. Et là, tout le monde est d'accord.

A l'issue de sa réunion du 11 décembre 2013, le bureau de l'Association des maires de France a notamment souligné "la situation ubuesque" dans laquelle "la Cnaf place les communes dont le périscolaire existant est organisé sous forme d'un ALSH (accueil de loisirs sans hébergement)". "En n'acceptant l'allègement des normes d'encadrement que pour les seules heures périscolaires 'Peillon', elle leur impose de mettre en place deux organisations différentes pour l'accueil de loisirs périscolaire, selon qu'il s'agit ou non d'heures liées à la réforme", dénonce l'AMF.
L'association d'élus redemande donc "la généralisation de l'allègement des normes d'encadrement à l'ensemble des heures périscolaires". Un allègement qu'elle aurait obtenu "pour l'ensemble des accueils périscolaires déclarés", assure-t-elle (1).

Logiques économiques contre qualité d'encadrement ?

"Cette réforme des rythmes ne doit pas être exclusivement guidée par des logiques économiques et ainsi amoindrir la qualité d'encadrement de ceux qui prennent en charge les enfants à plus de 50% du temps éducatif de la semaine", écrivait, le même jour, un collectif représentant la profession des animateurs (2) dans une lettre adressée au Premier ministre, avec copie aux ministres des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative, et à celui de l'Education nationale.
Le collectif demande à Jean-Marc Ayrault de "stopper" le projet d'arrêté porté par le ministère de Valérie Fourneyron relatif à l'encadrement des accueils de loisirs organisés pendant toutes les heures qui précèdent et suivent la classe. Un texte qui, dans sa rédaction actuelle, "sous-tend l'idée que l'animation volontaire deviendrait la norme en termes de qualification d'encadrement", selon les signataires du courrier qui espèrent toujours que "la refonte de l'Ecole de la République et la réforme des rythmes éducatifs pourraient être une opportunité d'améliorer la qualité éducative dans l'intérêt de l'enfant, à condition, entre autres, d'engager les efforts nécessaires à la professionnalisation du secteur de l'animation investi sur le temps périscolaire".

Et pourquoi pas une délégation interministérielle ?

Dans son communiqué de presse rédigé à l'issue de sa réunion de bureau du 11 décembre 2013, l'AMF a également fait officiellement savoir qu'elle "attend de l'Etat davantage de cohérence entre ses différents services dans la mise en œuvre de la réforme". Voilà une revendication qu'elle partagera sans peine avec les professionnels de l'animation.
Une lettre ouverte au ministre de l'Education nationale, rédigée par l'association Sportculture 2020 et publiée dans le numéro de décembre de la revue Sportmag, en arrive aux mêmes conclusions et propose même une solution : la création d'une délégation interministérielle. "Si vous souhaitez, comme vous l'écrivez, 'organiser de manière plus volontariste la mixité sociale et scolaire en coordination avec les collectivités locales, les politiques de la ville…' il faut aller au-delà (de ce que vous faite aujourd'hui)", estime l'association, invitant le ministre à "donner un élan encore plus fort à ce rapprochement entre le sport, la culture et l'éducation". Les missions de cette "instance nationale de type délégation interministérielle" seraient de "valoriser les actions mises en œuvre par les collectivités territoriales, en lien avec l'Education Nationale, qui relèveraient du déplacement de l'objet social des pratiques sportives et culturelles vers le périscolaire", mais aussi prévoir les évolutions des métiers et des besoins en partenariat avec des organismes comme le CNFPT ou l'Agence du Service civique.
Une délégation interministérielle qui ferait le lien entre éducation nationale, éducation populaire, éducation prioritaire ? Pourquoi pas. A défaut d'un unique ministère qui aurait regroupé "toute l'éducation".

Valérie Liquet

(1) Pour rappel, le décret du 2 août 2013 instaure, à titre expérimental et pour trois ans, une réduction des taux d'encadrement des accueils de loisirs périscolaires organisés dans le cadre d'un projet éducatif territorial. Ces taux sont d'un animateur minimum pour 14 enfants de moins de 6 ans (contre 10) et d'un animateur minimum pour 18 enfants de 6 ans et plus (contre 14).

(2) Le SEP (Syndicat Education populaire), CGT Ferc (Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture), EPA (Education, pluralisme et action solidaire - Syndicat unitaire de l'éducation populaire, de l'action sociale, socioculturelle et sportive) et le Journal de l'animation.
 

 

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