Transports - Tarification des transports en commun : Nantes opte à son tour pour le post-paiement

Dès novembre, les usagers des transports en commun nantais pourront bénéficier du post-paiement. C'est une tendance lourde en matière de tarification. Et une idée dont deux agglomérations, Tours et Belfort, se disputent la paternité. Fin 2007, toutes deux avaient en effet converti leurs transports en commun au principe du post-paiement. Elles bénéficiaient à l'époque d'un seul retour d'expérience, celui de Brême qui, outre-Rhin, avait mis en place ce service deux ans plus tôt. A Belfort, l'idée a mûri au contact des habitants et lors des conseils de quartier.
Christian Proust, président du syndicat mixte des transports en commun (SMTC) du Territoire-de-Belfort, nous expliquait en 2011 que cette nouveauté résonnait à l'époque comme un "véritable changement d'état d'esprit". Car en obtenant gratuitement et sur demande un pass d'accès au réseau, puis en l'utilisant à sa guise en ne payant qu'à la fin du mois, en fonction de ce qu'il avait "consommé", l'usager se sentait tout à coup plus libre. Trop, peut-être ?
Si les réticences existent, les avantages aussi : finie la vente à bord, ce qui réduit le temps d'embarquement. A Belfort, la nouveauté a vite attiré en moyenne 600 nouveaux usagers par mois vers le réseau, qui a dû équiper ses bus en circonstance. Même succès à Tours, où le système de post-paiement Fil Bleu permet aux tourangeaux de n'être prélevés sur leur compte bancaire que le 15 du mois ce qu'ils ont consommé au cours mois précédent.
Sur le site du Forum Vies Mobiles, Eric Chareyron, ex-directeur marketing chez Keolis, un opérateur qui s'intéresse de près à ce système et envisage de le mettre en place à Rennes, explique que la formule de post-paiement est particulièrement bien adaptée aux "usagers occasionnels réguliers, qui ont fréquemment recours au transport public sans pour autant avoir une consommation justifiant l'achat systématique d'un abonnement mensuel".
A Nantes, un plafond est justement prévu : la facturation par post-paiement "ne pourra dépasser le prix d'un titre mensuel", communique-t-on à la métropole. Dénommée Libertan, la nouvelle carte dévolue au post-paiement des tram et bus y est "conçue pour être la base d'une future billettique multi services de déplacements, qui pourra héberger à moyen terme d'autres services de la mobilité : vélos en libre-service (Bicloo), voitures en libre-service (Marguerite)".