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Transports - Suppression de TER : Auvergne-Rhône-Alpes demande une importante indemnisation

La région Auvergne-Rhône-Alpes, touchée comme d'autres par la suppression de trains express régionaux (TER) en raison du manque de conducteurs, a demandé une importante compensation financière à la SNCF, entre 15 et 20 millions d'euros, a indiqué le 23 mars à l'AFP un de ses vice-présidents. Vingt-et-un TER vont être supprimés quotidiennement à partir du 4 avril et jusqu'à début juillet, a précisé la direction de la SNCF en Auvergne-Rhône-Alpes, en raison de cette pénurie conjoncturelle de conducteurs.
Jusqu'à présent, les principales difficultés engendrées par cette pénurie semblaient circonscrites aux Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et à Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, ayant reconnu le 11 mars une "erreur" de prévision du nombre de départs à la retraite des conducteurs de TER.
"C'est ahurissant", s'est ému le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des Transports, Patrick Mignola. "Nous avons demandé le quadruplement des pénalités initialement prévues par la convention TER ou la rétrocession du bénéfice de la dernière année de la convention."
La première hypothèse équivaudrait à une compensation financière d'environ 15 millions d'euros, la seconde d'environ 20 millions, selon l'élu. Patrick Mignola met également en avant les "problèmes" rencontrés par l'entreprise ferroviaire dans la région pour justifier ces sommes: "on a un vrai problème de ponctualité et de régularité des trains, un problème incommensurable en matière d'infrastructures et maintenant on a le problème des conducteurs". "Il faut que la SNCF nous indemnise pour l'ensemble de son oeuvre", a commenté le vice-président, alors que la prochaine convention entre la SNCF et la nouvelle collectivité est prévue de 2017 à 2022.
Les suppressions de trains décidées par la SNCF concernent les liaisons Saint-André-le-Gaz-Grenoble (8), Saint-Etienne-Firminy (2), Saint-Etienne-Montbrison (3) et Saint-Etienne-Roanne (8). "Nous avons choisi des horaires qui permettent de diminuer au maximum les désagréments pour les voyageurs", a fait valoir une responsable de la direction régionale de la SNCF en précisant qu'un total de 1.200 trains circulent quotidiennement en Auvergne-Rhône-Alpes. Une campagne d'information associant l'envoi de courriels, de SMS et la distribution en gare des nouvelles grilles horaires est organisée depuis mars, selon la même source.
"Les usagers du TER de la région Rhône-Alpes vont faire les frais des choix politiques désastreux du gouvernement, de la SNCF et de la région Auvergne-Rhône-Alpes", ont dénoncé les cheminots lyonnais de la CGT dans un communiqué. "Les mesures annoncées vont jusqu'en juillet mais c'est un remède à moyen terme compte tenu des délais de formation des futurs conducteurs", a fait valoir Gabriel Exbrayat, de l'antenne locale de la Fédération nationale des usagers des transports, en déplorant être "mis devant le fait accompli".