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PLF 2018 - Suppression de la prime à l'achat des vélos à assistance électrique : rétropédalage en vue ?

Faut-il s’attendre à un rétropédalage de la part du gouvernement concernant la suppression de la prime pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) prévue dans le prochain projet de loi de finances ? Lors des 24es rencontres Transports et Mobilité qui se sont tenues ce 3 octobre à Paris, Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, a fait état d’un courrier adressé au Premier ministre, qu’il a co-signé, avec d’autres parlementaires de la République en marche (LRM), pour que la question soit réexaminée.
Il a convenu qu’un arrêt brutal pouvait être un mauvais signal pour promouvoir les mobilités actives - marche et vélo - qui occuperont une place de choix dans la prochaine loi d’orientation qui résultera des Assises de la mobilité. Les modes doux ont en effet besoin d’être encouragés alors que les deux tiers des trajets de moins de trois kilomètres se font en voiture individuelle. Mais selon le député, la prime actuelle mérite d’être recalibrée. "Des analyses ont montré que cette prime, qui a coûté 50 millions d’euros au budget, a bénéficié en priorité à des ménages aisés, a-t-il soutenu. Il faudrait donc mieux recentrer le dispositif à la fois par rapport aux revenus des personnes, aux zones où il est nécessaire de développer le vélo pour lutter contre la pollution et en fonction des aides qu’apportent déjà les collectivités locales." Depuis son annonce par Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, au lendemain de la présentation du projet de loi de finances pour 2018, la suppression de la prime a donné lieu à un tollé de protestations (lire nos articles ci-contre). Guy Le Bras, délégué général du Groupement des autorités responsables de transport, a encore rappelé aux intervenants des Rencontres transports et mobilité que depuis l’instauration du dispositif en février 2017, 250.000 primes avaient été accordées pour un montant de 50 millions d’euros. "Il ne s’agit pas d’une mesure sociale mais d’une mesure de transition énergétique", a-t-il appuyé.
Matthieu Orphelin a aussi indiqué que dans le cadre du débat sur le PLF, il pourrait être proposé d’élargir l’indemnité kilométrique vélo que les employeurs peuvent verser pour inciter leurs salariés à se rendre en deux-roues à leur travail. Moins de 20% des entreprises la versent actuellement. Pourtant, son effet incitatif est reconnu, affirme le député puisque selon l’Ademe, dans les entreprises qui la proposent, la part des salariés allant travailler en vélo a plus que doublé (+125%). Compte tenu des bénéfices à en attendre non seulement en termes d’environnement mais aussi de santé, il faudrait donc selon lui la généraliser dans les entreprises, ainsi que dans toutes les fonctions publiques.