Sport-santé : ce qui fonctionne dans les villes européennes
L'Association nationale des élus en charge du sport a réalisé une étude sur les politiques de sport-santé au niveau municipal en Europe. Elle identifie les facteurs de réussite mais également les axes d'amélioration possibles.
Quelles sont les politiques de sport-santé déployées au niveau municipal en Europe ? Pour le savoir, l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport) a réalisé une étude, remise à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, le 25 février. Cette étude s'intéresse particulièrement au sport sur ordonnance et porte sur cinq villes européennes : Umea (Suède), Chaudfontaine (Belgique), Benicarlo (Espagne), Tampere (Finlande) et Liverpool (Angleterre).
Parmi les solutions les plus originales, on remarque qu'à Tampere, les pharmacies jouent un rôle de promotion du sport sur ordonnance et prescrivent régulièrement de l’activité physique à leurs clients, en complément de thérapies médicamenteuses. À Umea, le dispositif inclut le milieu scolaire : les infirmières scolaires ont la possibilité de prescrire de l’activité physique aux enfants qui en ont besoin. En Belgique, on note que les municipalités pionnières en matière de sport sur ordonnance de la région wallonne se sont regroupées au sein d'une association qui fournit un soutien et une expertise technique.
À partir de ces différents cas, l'Andes a identifié des pistes de réflexion et des bonnes pratiques. Tout d'abord, elle note que l’implication des autorités municipales est "déterminante" dans la mise en œuvre des dispositifs de sport-santé, tout comme est essentielle la capacité de ces mêmes autorités à engager des démarches de collaboration et de partenariat avec les acteurs du système de santé, et plus particulièrement avec les médecins généralistes. Ces derniers sont en effet des ressources privilégiées dans l’identification des besoins de santé de la population.
Évaluer et collaborer
Autre enseignement de l'étude : la notion de "prescription" ou d'"ordonnance" diffère selon les dispositifs étudiés. Quand elle est considérée comme partie intégrante d’un acte médical, la compétence est dévolue exclusivement au corps médical. Quand elle relève d'un mécanisme de promotion de l’activité physique, les dispositifs se révèlent plus "ouverts" et intègrent des acteurs différents tels que pharmaciens, infirmières, kinésithérapeutes, etc. Dans la même logique, les différences de conception de la prescription d’activité physique influent sur le mode de gouvernance et de collaboration entre les acteurs. En ciblant des personnes atteintes de maladies chroniques ou présentant des problèmes de santé avérés, le dispositif aura tendance à impliquer plus fortement le corps médical. En ciblant un public plus large, le dispositif aura tendance à impliquer un nombre plus varié de professionnels de la santé mais aussi du sport
Parmi les pistes d'amélioration, le renforcement des systèmes de suivi et d'évaluation des résultats arrive en tête.
Par ailleurs, la collecte de données personnelles s’avère souvent compliquée pour les municipalités. Enfin, la collaboration avec le secteur académique devrait permettre aux municipalités de combler les lacunes en termes de formation des entraîneurs et de pérenniser les dispositifs avec une évaluation consolidée, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.
Pour l'Andes, cette étude constitue un socle de réflexion "avant d’aller plus loin dans l’analyse vers d’autres pays en pointe dans le monde en matière de sport-santé".